N° 1
ASSEMBLÉE MARTINIQUE
PREMIERE LÉGISLATURE
Enregistré sur le portail de l'Assemblée le 2 Septembre 2002.

PROPOSITION DE RESOLUTION
relative à la reconnaissance du mérite historique de Cyrille Auguste Bissette dans l'abolition de l'esclavage à la Martinique décrétée le 23 Mai 1848 à Saint-Pierre après une insurrection générale de l'île.

PRÉSENTÉE
par Mans,
membre.

Résolutions.

EXPOSÉ DES MOTIFS

Méssié zé Danm,

L'abolition de l'esclavage en Martinique est le fruit d'une lutte émancipatrice à laquelle a grandement contribuée Cyrille Auguste Bissette dès 1823. Cette contribution est d'autant plus remarquable que l'homme a possédé et réprimé des esclaves. Sa prise de conscience éclairée (celle de libérer ceux-ci sans conditions) l'a amené a être persécuté, condamné, exilé puis à être réhabilité, enfin à représenter le peuple de l'époque à l'assemblée parlementaire française. Ce mérite n'enlève rien à celui du peuple français représenté par Victor Schoelcher d'avoir prononcé par le décret du 27 Avril 1848 une abolition par rachat des esclaves que tous ont toujours célébrée alors que la date du 22 Mai ne l'a été que depuis les années 1970 par les millieux initiés, rejoints tardivement par les dirigeants qui ne pouvaient plus occulter cette vérité sans jamais l'avoir complètement reconnue. Ce mérite n'enlève rien surtout à celui des esclaves eux-mêmes.

Force est de constater que concernant la reconnaissance historique de sa propre libération, le peuple français a fait d'emblée du 14 Juillet (prise de la Bastille, symbole du pouvoir monarchique, lors d'une insurrection populaire) la date commémorative de la Révolution Française de 1789 et la Fête Nationale au lieu de prendre le 04 Août pourtant date officielle de l'abolition des privilèges.

Pendant 25 ans, Cyrille Auguste Bissette a convaincu la composante libre de la société et organisé leur lutte pour renoncer au système esclavagiste. La composante békée était la seule à s'y être toujours opposée. Rappelons que peu avant l'application de l'abolition prononcée par les Révolutionnaires Français, la Martinique est passée sous domination anglaise avec la complicité des békés. Ce qui fait que la Martinique n'ait pu en bénéficier et n'ait connu qu'une seule abolition alors que la Guadeloupe en ait vécu deux. Lors de la première, une extermination par guillotine des békés de la Guadeloupe a été organisée par l'émissaire révolutionnaire de la Convention Victor Hugues. Entre les deux abolitions, lors du rétablissement de l'esclavage de 1802 par Napoléon, il y eut l'épisode Delgrès, épisode aujourd'hui également largement célébré sans non plus que soit totalement reconnu le génocide perpétré par l'armée napoléonnienne contre les Guadeloupéens en 1802. Là déjà, c'était la composante libre de couleur de la sociéte en la personne de Delgrès, citoyen et militaire Français, qui avait été le moteur de la résistance.

Il est temps de souligner dignement le juste rôle joué par Bissette et de porter l'estocade à une falsification historique.

Je vous propose donc de créer un livre I relatif au patrimoine culturel et historique.

PROPOSITION DE RESOLUTION

Article unique

Il est créé dans le registre des résolutions de l'Assemblée Martinique:



«LIVRE I

«RESOLUTIONS RELATIVES AU PATRIMOINE CULTUREL ET HISTORIQUE

«TITRE Ier

«RECONNAISSANCE DU MERITE HISTORIQUE DE CYRILLE AUGUSTE BISSETTE DANS LA LIBERTE DES MARTINIQUAIS".

«Art. 1. - Cyrille Auguste Bissette est le père de l'abolition de l'esclavage en Martinique.

«TITRE II

«CONDITIONS D'APPLICATION

«Art. 1bis. - L'application de cette résolution est immédiate et rétroactive.

© Assemblée Martinique

FIN