Charlie Hebdo : plus de 2,5 millions de manifestants en France

Charlie Hebdo : plus de 2,5 millions de manifestants en France

Plus de 2,5 millions de manifestants #jesuischarlie ont été recensés dimanche en France, Paris et Province et près de 700.000 manifestants samedi, rassemblement d'une ampleur sans précédent.

Nous sommes tous Charlie : "Because freedom of expression and satire are a human right" (The Confidentials, UK)

Manif pour Charlie

La grande marche contre le terrorisme, s'est élancée vers 15h00 dans le centre de Paris, des dizaines de milliers de personnes avaient déjà commencé à se rassembler dimanche, ont constaté des journalistes de l'AFP. "Brandissez vos stylos" ou "Liberté, égalité, dessinez, écrivez", pouvait-on lire sur des pancartes.

Tous rendent hommage aux dix-sept personnes tuées dans trois attaques jihadistes cette semaine, dont douze personnes au siège du journal satirique "Charlie Hebdo" mercredi, une policière maartiniquaise Clarissa Jean-Philippe dans une fusillade jeudi et quatre otages dans un supermarché casher vendredi. Les trois jihadistes, dont deux frères, ont été tués dans l'assaut des unités d'élite françaises.

Des centaines de milliers de personnes et une cinquantaine de responsables étrangers étaient présents à cette manifestation historique sous très haute surveillance policière.

Sous un froid soleil d'hiver, de nombreux manifestants photographiaient les fleurs et les slogans, dont le désormais célèbre "Je suis Charlie", au pied de la statue de la République au centre de la place d'où est partie r la "marche républicaine", sous les yeux de dizaines d'équipes de télévision du monde entier.

Contre le terrorisme en France, plus d'un million de manifestants en Province

Outre la gigantesque marche à Paris, de nombreux défilés et rassemblements contre le terrorisme réunissaient déjà plus de 1.000.000 personnes ailleurs en France dimanche en fin d'après-midi, dont près d'un tiers à Lyon, troisième ville française


En début d'après-midi, il y avait déjà entre 150.000 et 200.000 manifestants à Lyon, au moins 100.000 à Bordeaux (sud-ouest), plus de 60.000 à Rennes (ouest) ou Marseille (sud-est) défilaient, au lendemain d'une journée qui a déjà vu 700.000 personnes manifester dans tout le pays.

A Lyon, l'itinéraire initial a dû être rallongé pour accueillir tout le monde. Je suis Charlie, pour la liberté d'expression, clamait une banderole portée par des journalistes et des policiers, en hommage à l'équipe du journal satirique décimée dans un attentat mercredi.

A Marseille, deuxième ville de France où une première manifestation avait rassemblé 45.000 personnes samedi, quelque 60.000 personnes, selon la préfecture, ont défilé près du Vieux Port.

Je suis là pour beaucoup de choses, pour la liberté de la presse, pour le respect de l'autre..., confiait Aziz Malki, 66 ans, qui se disait empli de tristesse. 

Environ 60.000 personnes ont également marché à Saint-Etienne (centre) pour la liberté d'expression et contre le fanatisme derrière une large banderole noire portant l'inscription Nous sommes Charlie.

Enorme mobilisation aussi à Perpignan (sud) où 40.000 des 110.000 habitants ont défilé dans un silence interrompu par des salves d'applaudissements.

A Bordeaux, les 100.000 manifestants ont observé une minute de silence, dans l'une des plus grandes manifestations qu'ait connue la ville depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans le calme à Strasbourg (est). Beaucoup sont venus avec leurs enfants. Je suis Charlie, je suis toutes les victimes de la bêtise humaine, lisait-on sur des pancartes.

A Clermont-Ferrand (centre), au moins 30.000 personnes défilaient avec en main des dessins de caricaturistes divers ou des drapeaux français. En tête de cortège, une grande banderole blanche proclamant en noir liberté.égalité.fraternité.

Décalage horaire oblige, le premier rassemblement dominical a eu lieu en Nouvelle-Calédonie, territoire français d'Océanie, où 4.000 personnes se sont réunies à Nouméa.

Près de 700'000 personnes sont descendues dans les rues de France samedi

Sonnées mais mobilisées: au lendemain du pire épisode terroriste de l'histoire récente du pays, près de 700'000 personnes sont descendues spontanément dans les rues de France samedi pour rendre hommage aux 17 victimes des djihadistes. La marche historique de dimanche, avec au moins 40 chefs d'Etat et sans doute plus d'un million de personnes, se déroulera sous très haute sécurité.


Brandissant des stylos, des Unes du journal "Charlie Hebdo" ciblé mercredi dans une attaque sanglante, des affichettes "Je suis Charlie" ou encore des banderoles "Vivre ensemble, libres, égaux et solidaires", une foule d'anonymes s'est rassemblée dans de nombreuses villes françaises.


Dans les stades de football et de rugby, sur les pistes de ski, par des minutes de silence, des chants ou des gestes symboliques, acteurs et spectateurs des compétitions sportives organisées samedi ont aussi rendu hommage aux victimes des attentats qui ont endeuillé la France.


Nouvelles menaces
Toutes ces manifestations se sont déroulées sous haute surveillance, au lendemain du dénouement sanglant des pires attaques terroristes depuis un demi-siècle en France, soldées par la mort des trois djihadistes impliqués. Le plan Vigipirate a été élevé au niveau "alerte attentat" après l'attaque meurtrière contre le journal satirique, où cinq célèbres caricaturistes sont morts.


Le président François Hollande a cependant averti que "la France n'en a pas terminé avec les menaces". Dans une vidéo diffusée vendredi, un responsable religieux d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique, Harith al-Nadhari, menace le pays de nouvelles attaques: "Vous ne serez pas en sécurité tant que vous combattrez Allah, Son messager et les croyants", prévient-il.


C'est donc sous haute sécurité que vont se dérouler les "marches républicaines" dimanche, à Paris et dans plusieurs villes de province. Ces cortèges s'annoncent d'une ampleur exceptionnelle: au moins 40 dirigeants étrangers seront présents dans la capitale, où plus d'un million de personnes sont attendues.


"Venez nombreux!"
Au total, plus de 5500 policiers et militaires seront mobilisés à Paris et dans l'agglomération, dont 2200 pour assurer la sécurité du grand rassemblement. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a indiqué que des tireurs d'élite seront postés sur les toits des immeubles bordant l'itinéraire de la manifestation.


"Ce sera une manifestation inouïe (...) qui doit être forte, digne, qui doit montrer la puissance et la dignité du peuple français qui va crier son amour de la liberté et de la tolérance. Venez nombreux!" a lancé samedi le premier ministre français Manuel Valls.


De Londres à Berlin en passant par Washington et Montréal, des rassemblements s'organisent durant tout le week-end, et principalement dimanche, en solidarité avec la France.


Jeune femme recherchée
La traque des jihadistes s'est achevée dans le sang vendredi: les deux frères Kouachi ont été tués alors qu'ils s'étaient retranchés dans une imprimerie au nord de Paris. Amedy Coulibaly a quant à lui été abattu au terme d'une prise d'otages dans un supermarché casher de l'Est parisien, où il avait ouvert le feu.


Le procureur de Paris François Molins a fait état de liens "constants et soutenus" entre Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly par le biais de leurs compagnes. La femme de Chérif Kouachi, Izzana Hamyd, est détenue depuis mercredi. La compagne de M. Coulibaly, Hayat Boumeddiene, 26 ans, est devenue la femme la plus recherchée de France.


D'après des sources judiciaire et policière, citées samedi, Mme Boumeddiene a quitté la France, sans doute le 2 janvier. Elle aurait rejoint la Syrie via la Turquie le 8 janvier, disposant d'un billet d'avion pour un vol retour le 9 janvier qu'elle n'a pas utilisé.