Ségolène Royal (la souris) repasse devant Nicolas Sarkozy (le chat) au 1er tour dans les sondages d'intentions de votes. C'est "l'effess carnaval", tandis que François Bayrou se tient en embuscade. Ce sera aussi notre feuilleton, hélas, jusqu'au 21 Avril...
 Sarko ka mandé Ségo koké, mé Ségo pa lé Ségolène Royal repasse devant Nicolas SarkozySégolène Royal, dont la cote s'effritait depuis la mi-janvier dans les sondages, repasse devant Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle selon un sondage CSA pour Le Parisien/i-TELE à paraître mercredi. Au lendemain de sa prestation sur TF1, suivie par une audience record de 8,91 millions de téléspectateurs, la candidate socialiste enregistre une hausse de deux points, avec 29% d'intentions de vote.
Son adversaire de l'UMP, Nicolas Sarkozy, accuse quant à lui une baisse de cinq points par rapport au précédent sondage CSA des 14-15 février. Il est crédité aujourd'hui de 28%.
Au deuxième tour, le ministre de l'Intérieur l'emporterait par 51%, contre 49% pour la présidente de Poitou-Charentes.
François Bayrou voit sa cote de popularité confortée. Le candidat de l'UDF gagne quatre points au premier tour et recueille 17% des intentions de vote, devant Jean-Marie Le Pen (Front National), crédité de 14% comme lors du précédent sondage CSA.
Cette étude a été réalisée mardi, au lendemain de l'émission de TF1, par téléphone auprès de 900 personnes. Nicolas Sarkozy dénonce l'imprécision de Ségolène RoyalAu lendemain de l'intervention de Ségolène Royal sur TF1, Nicolas Sarkozy estime que "la compassion" de son adversaire socialiste "n'est pas une politique, et que l'imprécision n'est pas une stratégie".
"Je n'ai pas pour habitude de commenter les interventions de mes concurrents", souligne le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle dans un entretien publié mercredi dans "Le Parisien". "Tout juste puis-je dire que la compassion n'est pas une politique et que l'imprécision n'est pas une stratégie".
"Quand je pointe l'imprécision, je pointe le refus d'affronter des situations incontournables", poursuit-il, en citant notamment les questions des retraites et de l'endettement de la France.
Concernant la promesse de Ségolène Royal d'augmenter le SMIC de cinquante euros dès le 1er juillet, il assure que "c'est le contraire de ce qu'il faut faire". "Dix-sept pour cent des salariés français sont au SMIC. Cela veut donc dire que l'on laisse 83% des salariés de côté. Moi, je pose la question du pouvoir d'achat de l'ensemble des salariés. C'est la différence entre nos deux projets", souligne-t-il.
"Sa logique est celle de l'assistanat. La mienne est celle du travail. Ma stratégie commence par le travail, se poursuit par le travail, se termine par le travail. Car la crise morale française porte un nom: c'est la crise du travail", ajoute-t-il.
Nicolas Sarkozy observe que "la hausse du seul SMIC est un risque parce qu'elle tasserait la grille des salaires". "Elle donnerait le sentiment à la classe moyenne que travailler dur ne sert à rien puisqu'on ne gagne pas plus, à l'arrivée, que celui qui est dans l'assistanat ou en bas de l'échelle", note-t-il.
S'il est élu président, il se donne plusieurs priorités pour les 100 premiers jours de son mandat, dans le cadre d'un "paquet" fiscal, comprenant notamment "pas de cotisations et pas d'impôts sur le produit des heures supplémentaires". "Je veux que tous ceux qui achètent un appartement puissent défiscaliser les intérêts de l'emprunt contracté pour acheter ce bien", ajoute-t-il, avant d'affirmer: "Je souhaite la suppression des droits de succession et des donations pour 90% des Français".
"Enfin, la quatrième et dernière mesure immédiate de ce paquet: je veux qu'un contribuable soumis à l'impôt sur la fortune puisse investir jusqu'à 50.000 euros dans les PME françaises, quelles qu'elles soient", souligne-t-il également.
Concernant le dossier explosif des régimes spéciaux, il affirme qu'il fera cette réforme. "Je comprends que ça ne fasse pas plaisir à tout le monde, mais je veux gager l'augmentation des trois millions de petites retraites par la réforme des régimes spéciaux", annonce-t-il. "La négociation commencera tout de suite: il faudra être prêt pour 2008".
Concernant son programme, qu'il évalue à 32 milliards, mais que beaucoup jugent largement sous-évalué, il répond: "Qu'on m'en apporte les preuves! Il est évident que si l'on est à 3% de croissance, il est surévalué et si l'on est à 1%, il est sous-évalué. Le vrai débat n'est pas celui du chiffrage mais celui du courage". Ségolène Royal renvoie dos à dos Bayrou et Sarkozy Dénonçant ceux qui "cherchent à brouiller les cartes", Ségolène Royal s'en est prise mardi soir à François Bayrou qui finira "toujours par tomber du même côté" et au "candidat sortant" Nicolas Sarkozy qui "s'accroche jusqu'au bout au gouvernement pour bénéficier" des "moyens considérables" du ministère de l'Intérieur.
"Il nous faut gagner et gagner dans la clarté. La clarté commence par la reconnaissance des identités politiques", a-t-elle sermonné devant plusieurs milliers de personnes lors d'un meeting à Rennes. "C'est aussi l'honneur de la politique de ne pas dissimuler d'où l'on vient. De mon côté, il n'y a aucune ambiguïté", a-t-elle souligné.
Or, "est-ce que par le passé, dans la vie politique, ceux qui se disent ni de droite ni de gauche n'ont pas fini toujours par tomber du même côté?", a-t-elle relevé, en allusion au candidat UDF François Bayrou, qui mord sur son électorat et progresse dans les sondages. "Dans cette campagne, ceux qui y ont intérêt cherchent à brouiller les cartes" pour faire oublier qu'"ils sont comptables du bilan" et que leurs élus "gouvernent pratiquement partout avec la droite".
Sortant ensuite les griffes contre le "candidat sortant" Nicolas Sarkozy, la candidate du PS l'a renvoyé à son bilan. "Comment venir devant les Français après une telle succession d'échecs", "sur un tel bilan, nul candidat sortant ne peut être élu", a-t-elle lancé, citant "une croissance plus faible" qu'ailleurs en Europe, la dette publique ou la délinquance des mineurs qui "n'a jamais autant progressé".
"La morale politique, c'est de savoir rendre des comptes sur ses actes. Comme c'est très difficile pour le candidat de la droite sortant, (...) il préfère fuir, s'échapper, s'évaporer du gouvernement tout en gardant tous les avantages de l'appareil de l'Etat", a-t-elle moqué. "Quel terrible paradoxe que celui qui prétend rompre avec une équipe disqualifiée s'accrocher jusqu'au bout au gouvernement pour bénéficier pour quelques jours des moyens considérables qui lui donne son ministère", a-t-elle ironisé, moquant un Nicolas Sarkozy qui "s'autocélèbre", "se congratule" et se "désigne avant l'heure".
Critiquée sur le chiffrage de son programme, qui doit être dévoilé mercredi, elle a renvoyé la question à ses deux rivaux. "Cette polémique vient surtout d'un candidat qui a lui-même un très gros problème de chiffrage", a-t-elle lancé à l'UMP. "Il a promis à tellement d'interlocuteurs, il a promis tellement d'engagements contradictoires que les calculettes de l'UMP se sont affolées et que ses plus chauds partisans lui ont dit: 'halte là, halte à la démagogie, halte au clientélisme, halte au n'importe quoi'", a-t-elle raillé.
Quant à François Bayrou, qu'elle n'a jamais cité et qu'elle attaquait pour la première fois, "il n'a pas de problème de chiffrage vu qu'on ne sait toujours pas quel est son projet, si ce n'est de se plaindre".
Ségolène Royal a donc appelé les Français au vote utile dès le premier tour, à presque deux mois jour pour jour de l'échéance. "Le premier tour détermine toujours la dynamique de victoire et c'est pourquoi, si on veut faire gagner la gauche et permettre le changement, il faut être au rendez-vous dès le 22 avril", a-t-elle plaidé. "Avançons sereinement sur notre chemin, il est le bon. Moi j'ai confiance dans notre mouvement", a-t-elle conclu. "Nous commençons ici notre marche vers la victoire!"
Source : Reuters,AP
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