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Raymond Barre ancien premier ministre Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
25-08-2007

L'ancien Premier ministre  Raymond Barre est mort samedi à l'hôpital du Val de Grâce, a annoncé sa famille. Il avait 83 ans.

Mort de Raymond Barre
Raymond Barre

Raymond Barre est mort


M. Barre avait été hospitalisé dans cet établissement parisien le 12 avril dernier, le jour de son 83e anniversaire, après un malaise cardiaque survenu à Monaco où il devait donner une conférence sur la mondialisation financière.

Né le 12 avril 1924 à Saint-Denis de la Réunion, cet agrégé d'économie est entré en politique en 1959. Il s'est illustré sur la scène européenne, notamment en participant activement à l'élaboration de la future union économique et monétaire.

En 1976, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, il a succédé à Jacques Chirac à Matignon pendant près de cinq ans.

Elu député du Rhône en 1978, maire de Lyon de 1995 à 2001, il a pris sa retraite politique en 2002.


Si les hommages ont afflué de tous les bords de la classe politique lyonnaise samedi pour saluer la mémoire de Raymond Barre, décédé à l'âge de 83 ans, les Lyonnais ont semblé plus partagés.

Député du Rhône de 1978 à 2002 et maire de Lyon de 1995 à 2001, l'ancien Premier ministre a marqué la ville de son empreinte en essayant de la faire connaître à travers le monde et en lançant de grands chantiers. De mémoire de Lyonnais, on se souvient du G7 entre Rhône et Saône en 1996, de la construction d'un tramway, de la réalisation de la Cité internationale et surtout du classement en 1998 de la ville au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.

Réveillées par les journalistes samedi matin, les personnalités politiques lyonnaises lui ont toutes rendu un hommage respectueux, à commencer par l'une de ses plus fidèles collaboratrices, Anne-Marie Comparini, aujourd'hui conseillère régionale de Rhône-Alpes (MoDem), qui a travaillé pendant plus de 25 ans à ses côtés. Très émue, elle a salué la mémoire d'"un homme de vision qui avait une faculté rare, celle de pressentir les changements, les évolutions à venir".

Gérard Collomb, l'actuel maire socialiste de Lyon, s'est souvenu de sa défaite aux municipales de 1995 contre "un adversaire pugnace". "Mais je crois qu'au fil des jours, l'adversité s'était transformée en respect, presque en amitié", a-t-il dit en évoquant aussi la "bonhomie" du personnage. "Il savait vivre. Je l'ai souvent vu tout seul dans un restaurant qu'il affectionnait se livrer aux plaisirs de la gastronomie lyonnaise."

Le candidat UMP aux prochaines municipales de 2008, Dominique Perben, a lui salué "(son) indépendance d'esprit et (sa) lucidité parfois caustique".

Beaucoup moins élogieux, les Lyonnais rencontrés au hasard dans les rues du centre-ville étaient plus partagés, comme Jacques, 55 ans, qui se souvenait surtout des accusations d'antisémitisme dont Raymond Barre avait été la cible: "Il a eu des déclarations malheureuses après l'attentat d'une synagogue à Paris dans les années 1980 et dans une émission de radio plus récemment. Néanmoins, je pense qu'il a beaucoup apporté à la ville de Lyon, qu'il lui a fait passer un cap au niveau international".

Simone, la soixantaine, interrogée sur un marché, a évoqué "un personnage sympathique, mais avec du caractère. Il était droit dans ses bottes."

Mais chez les plus jeunes, il y avait peu d'émotion. A l'évocation du décès de l'ancien maire de sa ville, Kevin, 22 ans, n'a eu que quelques mots: "Raymond Barre? C'était un politique, sinon, je ne sais pas ce qu'il a fait, ce n'est pas ma génération. Mais bon, c'est toujours triste, quelqu'un qui part."

Plusieurs cérémonies sont prévues à Lyon dans les jours qui viennent pour rendre un dernier hommage à Raymond Barre, décédé tôt samedi matin, à l'hôpital du Val-de-Grâce de Paris, à l'âge de 83 ans. Il avait été transféré dans l'établissement hospitalier en avril après un malaise cardiaque.


Raymond Barre ou "la métaphysique de la tortue"


Un "esprit carré dans un corps rond": c'est ainsi que Raymond Barre a toujours aimé à se décrire. Ce grand contempteur du "microcosme", qui a suivi un parcours résolument à part dans le paysage politique français, est décédé samedi à l'hôpital du Val de Grâce à Paris, où il avait été admis en avril après un malaise cardiaque. L'ancien Premier ministre avait 83 ans.

Son souci constant aura été de conserver son indépendance d'esprit au service d'une idée: le "gouvernement au centre". Quitte à ne rien faire comme les autres, ce qui intéressera souvent, agacera parfois.

Né à Saint-Denis de la Réunion le 12 avril 1924, cet agrégé d'économie entame sa carrière politique en 1959, comme directeur de cabinet de Jean-Marcel Jeanneney, ministre de l'Industrie du gouvernement Debré.

Mais c'est surtout sur la scène européenne qu'il fait ses armes, au poste de vice-président de la Commission. Nommé par le général de Gaulle, il y formule, entre 1967 et 1972, les grandes lignes de la future union économique et monétaire.

C'est la démission de Jacques Chirac en 1976, en pleine crise économique et financière, qui le propulse à Matignon après un bref passage au poste de ministre du Commerce extérieur. Il cumule alors les fonctions de Premier ministre et de ministre des Finances. Un choix que le président Valéry Giscard d'Estaing justifie en le qualifiant de "meilleur économiste de France".

Chef du gouvernement, il ne sera jamais vraiment populaire. Il est vrai qu'il doit alors se battre contre la mauvaise conjoncture économique -"c'est le Joffre du redressement économique", dira de lui VGE-, la montée du chômage, un PS grandissant et un RPR menaçant. De cette époque-là, il gardera d'ailleurs une dent contre le mouvement gaulliste, qui ne l'a guère ménagé à l'Assemblée nationale entre 1976 et 1981.

Mais Raymond Barre s'obstine surtout à suivre la voie qu'il s'est fixée, indifférent aux évolutions de sa cote de popularité. Il ne cache d'ailleurs pas détester "l'espionnage médiatique", comme l'affirment tous ses amis.

A l'évidence, le Premier ministre -"un sourd qui a l'oreille fine", disait Edgar Faure- participe de la "métaphysique de la tortue". Il entretient avec le temps, pour l'un de ses proches, "une relation semblable à la manière dont il occupe l'espace avec son corps: posément, rondement, sûrement, agrémenté d'un soupçon d'éternité...".

Une indépendance d'esprit qu'il paiera en 1981. Avec la victoire de François Mitterrand à la présidentielle, Raymond Barre est rejeté dans l'opposition.

Il y fustige pendant deux ans la politique du gouvernement Mauroy, avant de se montrer beaucoup moins critique sitôt lancé le grand plan de rigueur. Au RPR et à l'UDF, on en vient même alors à se demander si Raymond Barre n'est pas en train de changer de camp...

La présidentielle de 1988 est pour lui un échec sévère (16,54%) et il contribue à la défaite de Jacques Chirac face à François Mitterrand en ne le soutenant que du bout des lèvres au second tour.

La législature 1988-93 le voit reprendre sa place d'"électron libre" dans le paysage politique. Posture qu'il ne quittera plus, confortablement installé dans son siège de maire de Lyon, qu'il occupe de 1995 à 2001.

Cultivé, éclectique, il dévore Stendhal, Chateaubriand, l'anthologie poétique de Gide... et les polars. La musique -Mozart- l'enchante. Venise aussi.

En politique, le député du Rhône aime à exaspérer ses "amis" RPR-UDF en ne votant pas systématiquement les motions de censure à l'Assemblée nationale. Quant à l'union de l'opposition, que tentent de construire les états-majors du RPR, de l'UDF et de DL, c'est "un mythe", lâche-t-il. Il adore "débiner ses petits copains", dira de lui Alain Juppé.

Le maire de Lyon fait également partie, en 2000, des députés centristes qui s'opposent ouvertement au président Jacques Chirac en votant l'inversion du calendrier électoral de 2002, quitte à apparaître en allié objectif du Premier ministre socialiste Lionel Jospin.

De même, alors que tout le monde cohabite, il s'érige en témoin privilégié d'un système qu'il réprouve, car conduisant fatalement à ses yeux à l'"immobilisme".

L'ancien Premier ministre, "si visiblement, si abruptement différent des autres hommes politiques", comme l'écrit Henri Amouroux dans "Monsieur Barre" (Robert Laffont), s'était retiré de la vie politique en 2002, année où il avait renoncé à son mandat de député. A l'heure du départ, il se disait fier de n'avoir jamais "intrigué".

Cette retraite passée à voyager et à profiter de sa maison de Saint-Jean-Cap-Ferrat ne l'a pas empêché d'intervenir régulièrement dans le débat politique.

Il y a quelques semaines, il avait été accusé d'antisémitisme par la communauté juive et condamné par la plupart des partis politiques pour avoir dénoncé sur à France-Culture la campagne menée contre lui par le "lobby juif" après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic en 1980. Il avait alors déploré la mort des "Français innocents" qui traversaient la rue. M. Barre avait aussi pris la défense de Maurice Papon et Bruno Gollnisch.

Inlassable contempteur des déficits et de la dette, et défenseur des réformes de structure indispensables pour maintenir le rang de la France dans la mondialisation, le professeur Barre regrettait que "les grands enjeux du prochain quinquennat ne soient pas suffisamment mis en évidence et expliqués" dans la campagne présidentielle.

Raymond Barre était marié à Eva Hegedüs, avec qui il a eu deux fils, Olivier et Nicolas. Le détail de ses obsèques n'a pas été communiqué dans l'immédiat. AP

Deux messes sont prévues à la cathédrale Saint-Jean Baptiste de Lyon à la mémoire de l'ancien maire de la ville Raymond Barre, et une veillée sera organisée en son hommage dans les salons de l'Hôtel de ville, a-t-on appris samedi auprès du diocèse de Lyon et du service de presse de la ville.

Dimanche, lors de la messe dominicale, le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, priera à 10h30 pour Raymond Barre, et une "messe plus officielle aura lieu le jeudi 30 août à 19h, avec les élus, et les personnalités civiles et militaires de la ville", a annoncé le père Vincent Feroldi, porte-parole du diocèse de Lyon.

A la mairie, on précise par ailleurs que "les drapeaux de lhôtel de ville ont été mis en berne samedi matin" et qu'un "registre a été mis à la disposition des Lyonnais et des Lyonnaises qui veulent écrire quelques mots en mémoire de l'ancien maire". Une veillée, avec des moments de recueillement et des discours, sera organisée dans les salons de l'Hôtel de ville lundi à 19h.

Raymond Barre, maire de Lyon de 1995 à 2001, est décédé samedi à l'hôpital du Val de Grâce à Paris à Paris, où il avait été transféré en avril à la suite d'un malaise cardiaque. L'ancien Premier ministre avait 83 ans.


 Anne-Marie Comparini, très émue, salue un "homme de vision" 


 Anne-Marie Comparini, conseillère régionale de Rhône-Alpes (MoDem) qui a travaillé pendant plus de 25 ans aux côtés de Raymond Barre, a salué samedi matin la mémoire d'"un homme de vision qui avait une faculté rare, celle de pressentir les changements, les évolutions à venir".

"C'est avec une profonde émotion que j'ai appris la nouvelle. C'est un grand personnage de la vie politique française qui disparaît", a déclaré par téléphone à l'Associated Press Anne-Marie Comparini, qui a été l'attachée parlementaire de Raymond Barre de 1978 à 1995, puis son adjointe à la mairie de Lyon de 1995 à 2001.

"C'était un personnage d'une intelligence rare, mais il mariait cette intelligence à une bonhomie et une simplicité humaine tout à fait remarquable. On le considérait comme un grand monsieur", a-t-elle souligné.

"J'ai beaucoup d'admiration pour lui, et d'ailleurs lorsque j'en parle avec tous ceux qui ont travaillé avec lui, on découvre qu'il nous a beaucoup marqués et très souvent, face à tel ou tel problème, grand ou petit, une phrase de Raymond Barre revient à notre esprit", a noté la conseillère régionale.

Raymond Barre est décédé samedi à l'hôpital du Val de Grâce à Paris, où il avait été transféré en avril dernier après un malaise cardiaque. Il avait 83 ans.

 Raymond Barre laissera sur la vie publique "l'empreinte de son humanité", pour Roger Karoutchi


 Le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement Roger Karoutchi a salué samedi la mémoire de Raymond Barre, "parlementaire, ministre puis Premier ministre pendant plus de 25 ans", qui laissera à ses yeux "l'empreinte de son humanité" sur la vie publique.

Raymond Barre a "défendu avec ténacité, rigueur et franchise, ses conceptions européennes, sa vision d'une société réconciliée" et "son approche d'une gestion équilibrée de l'Etat", a estimé M. Karoutchi dans un communiqué.

"Après avoir imprimé sa marque sur des générations d'étudiants grâce à ses manuels d'économie, il s'est engagé dans la lignée d'André Siegfried et de Raymond Aron, dans la vie publique sur laquelle il laissera l'empreinte de son humanité", a-t-il ajouté. AP


 Valérie Pécresse salue en Raymond Barre un "ardent défenseur de l'autonomie des universités"


 La ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche Valérie Pécresse a exprimé samedi sa "profonde tristesse" à la suite du décès de Raymond Barre, saluant en lui un "ardent défenseur de l'autonomie des universités", "attaché à l'excellence de l'université française et à son rayonnement international".

"Il a été une figure du monde universitaire qui a porté les disciplines économiques et qui a marqué par son enseignement des milliers d'étudiants", a-t-elle jugé dans un communiqué.

Estimant qu'il avait "toujours été un ardent défenseur de l'autonomie", Valérie Pécresse a salué l'"engagement" et la "proximité permanente avec les milieux universitaires qu'il a cultivée tout en assumant ses plus hautes fonctions politiques au service de notre pays".

Elle a exprimé à la famille et aux proches de l'ancien Premier ministre "ses condoléances les plus attristées et sa profonde sympathie".

source : AP

 
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