Avec une croissance entre 3 et 5 % en 2005, les économies des Antilles-Guyane et des DOM affichent une amélioration continue de leurs indicateurs économiques.
Le rythme n'a pas faibli l'an dernier, marqué par un fort dynamisme de l'investissement et une amélioration de l'emploi de près de deux points. Le taux d'inflation supérieur dans les DOM à celui de la métropole est de l'ordre de 2,2 %.  | L'augmentation de l'inflation en 2006 est supérieure dans les DOM à celle enregistrée en métropole, sous l'effet de l'évolution des prix des services et de l'énergie. |
Malgré les difficultés récurrentes de l'emploi, une poussée démographique très forte et la stagnation de l'activité dans certains secteurs comme le tourisme, la croissance économique est demeurée soutenue dans les départements et les collectivités d'outre-mer l'année dernière, selon Alain Vienney, directeur général de l'Iedom et de l'IEOM (*), pour qui « l'activité, au vu des premiers chiffres de l'année 2006, est presque aussi dynamique qu'en 2005 », tant dans les départements que dans les collectivités du Pacifique. En 2005, la Guadeloupe avait enregistré 3,1 % de croissance, la Martinique 3,2 % et la Réunion 4,9 %. Du fait de l'épidémie de chikungunya, cette dernière aurait enregistré un léger ralentissement l'an dernier. Les responsables de l'IEOM s'attendent à environ 4 % de croissance en Nouvelle-Calédonie, similaire aux années précédentes. Baisse des RMIstesL'économie ultramarine étant faite de l'addition de cas particuliers, toute globalisation est risquée. Néanmoins, dans la majorité des cas, sur les trois premiers trimestres de l'an dernier, on observe dans les plus importants de ces territoires un fort dynamisme de l'investissement, « premier facteur de la croissance », émanant de la commande publique mais aussi du logement, et d'une consommation soutenue. « Celle-ci semble peiner dans tous les DOM », remarque le spécialiste. 2006 a été encore marqué par un rythme d'inflation supérieur dans les DOM à celui de la métropole (de l'ordre de 2,2 % contre 1,7 %), évolution à mettre au compte des prix des services et de l'énergie. La bonne nouvelle vient de l'emploi qui connaît une embellie moyenne de près de deux points dans les départements, y compris en Guadeloupe et en Guyane qui ont enregistré en 2005 une hausse du chômage. Ainsi la Réunion a vu son taux de demandeurs d'emploi passer en dessous de la barre des 30 % l'an dernier (29,1 %), alors qu'il était à près de 32 % un an auparavant. A la différence d'autres départements, le nombre de RMIstes s'y inscrit également en baisse, ce qui traduit un certain succès de l'île à créer sa propre richesse économique locale. Dans la zone Pacifique, l'économie calédonienne paraît tirer le mieux son épingle du jeu, malgré les troubles sociaux qui perturbent l'archipel depuis de longs mois. Certes l'inflation s'est envolée (+ 3,8 % au milieu de l'année), mais le nombre de demandeurs d'emploi a reculé de 16 %. Comme ailleurs en outre-mer, l'activité du BTP est florissante tandis que le secteur du tourisme stagne. Malgré une forte agitation politique, la Polynésie enregistre, également, une hausse de l'emploi, liée notamment, cette fois, à une légère reprise de l'activité touristique. Philippe Moreau, Les Echos. |