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Nigéria présidentielle très tendue Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
21-04-2007

Pour l'élection présidentielle de samedi, le Nigeria est sous tension pour le premier passage du pouvoir présidentiel démocratique de civil à civil depuis 1960.

présidentielle Nigéria
Nigéria
 

Election présidentielle cruciale au Nigéria 

En dépit d'une tentative d'attentat devant le siège de la commission électorale et de l'arrivée en dernière minute de certains des 65 millions de bulletins, les bureaux de vote ont ouvert samedi au Nigeria, pour la première transition de civil à civil à la tête du pays depuis l'indépendance du pays en 1960.

Dans ce pays le plus peuplé d'Afrique, les attentes des 140 millions d'habitants, qui vivent pour la plupart dans des bidonvilles tandis qu'une riche élite s'entoure de murs, sont modestes: moins de corruption et de violence et la redistribution des profits du pétrole. "Quel que soit le gagnant, il doit savoir que nous ne demandons pas grand-chose. Juste l'électricité sans coupures et de l'eau potable. Nous ne voulons pas vivre dans leurs grandes maisons!", ironise Amina Dogo, 62 ans, à Kano, dans le nord.

Le président Olusegun Obasanjo, dont l'arrivée au pouvoir par les urnes en 1999 a mis fin à 15 ans de pouvoir militaire quasi-ininterrompu, a été réélu en 2003, malgré des allégations de fraudes massives et des violences, mais ne peut constitutionnellement briguer un troisième mandat.

Il souhaite que lui succède le favori, le gouverneur de l'Etat du Katsina (nord), Umaru Yar'Adua, 56 ans, du Parti démocratique du peuple (PDP) au pouvoir. Mais deux autres candidats font figure de prétendants sérieux: le général Muhammadu Buhari, 64 ans, ancien chef de la junte militaire dans les années 80, pour l'All Nigeria People's Party (ANPP), et l'actuel vice-président Atiku Abubakar, 60 ans, ex-PDP, pour l'Action Congress (AC).

Le succès de ce scrutin présidentiel est crucial pour la démocratie au Nigeria, où toutes les tentatives de passage de relais entre civils ont jusqu'ici échoué. La situation reste très tendue dans le pays, partagé à peu près à moitié entre le nord musulman et le sud chrétien et animiste. Le général de police Sunday Ehindero a affirmé samedi que les violences entourant l'élection contestée des gouverneurs et Parlements locaux le 14 avril, officiellement remportée par le PDP, avaient tué 40 civils et 34 policiers -les médias font état de 40 à 50 morts le 14 avril.

Samedi matin, dans la capitale Abuja, un camion chargé d'essence et de gaz a été lancé sur le siège de la commission électorale mais s'est arrêté avant, selon le général Ehindero. Les bureaux ont quand même ouvert, mais des retards ont souvent été constatés, dus selon le président de la commission électorale, Maurice Iwu, à la difficulté d'acheminer les bulletins aux 120.000 bureaux du pays. Le fait que M. Abubakar (AC) n'ait été autorisé que cette semaine à se présenter n'a pas simplifié le processus.

Mais l'opposition crie aux irrégularités et le porte-parole de l'AC, Lai Mohammed, a affirmé que le vote n'était pas possible dans de nombreux Etats. En outre, de nombreux bulletins ne portent pas de numéro d'identification pour les recompter en cas de contestation, et à Lagos, la capitale économique, des disputes ont éclaté car seule une fraction des bulletins nécessaires étaient disponibles. Dans certains quartiers, aucun matériel électoral n'est arrivé.

Umaru Yar'Adua a estimé qu'on ne pouvait pas s'attendre à un sans-faute car "rien de ce qui est humain n'est parfait. Seul le livre de Dieu est parfait". Le général Buhari a affirmé qu'il réaliserait une réforme électorale s'il était élu, car "les gens devraient pouvoir participer sans crainte".

Les résultats sont attendus pour lundi soir. Si aucun candidat ne réunit la majorité des voix plus un quart des bulletins déposés dans 24 des 36 Etats, un second tour sera organisé sous un mois. Un nouveau gouvernement entrera en fonctions le 29 mai. Les 61 millions d'électeurs inscrits étaient aussi appelés à renouveler samedi les 300 sièges du Parlement.

Le Nigeria s'enfonce dans la violence

 A l'approche du scrutin présidentiel de samedi, le Nigeria est sous tension. Mercredi, les forces de sécurité ont encerclé et éliminé un groupe d'extrémistes islamistes dans le nord, alors que l'opposition du pays le plus peuplé d'Afrique réclame le report d'une élection qui doit marquer le premier passage de relais d'un président civil à un autre de l'histoire nigériane.

La violence dans l'Etat de Kano vient rajouter à la confusion qui s'est emparée du pays à la veille de ce scrutin, censé être celui de la consolidation de la démocratie, via la première transition pacifique entre deux civils. Mardi, la police a interdit tout rassemblement politique jusqu'à après le vote, pour tenter de juguler les violences qui ont fait des dizaines de morts ces derniers mois. Au moins 21 personnes ont ainsi été tuées le 14 avril, jour du scrutin législatif et des élections de gouverneurs d'Etat dans ce pays fédéral de 140 millions d'habitants, répartis entre le nord musulman et le sud chrétien et animiste.

Depuis l'indépendance obtenue de la Grande-Bretagne en 1960, le Nigeria a vu se succéder coups d'Etat, dictatures militaires et expériences démocratiques vite interrompues. Le président actuel, Olusegun Obasanjo, ancien général autrefois aux commandes mais qui fut démocratiquement élu en 1999, aura mis fin à des décennies de ce régime, même si sa réelection en 2003 a été entachée par la violence et les accusations de fraude.

Aujourd'hui, la page Obasanjo se tourne, la Constitution l'empêchant de se représenter. Son dauphin Umaru Yar'Adua, membre du tout-puissant parti au pouvoir, est considéré comme le grand favori.

Mais, prélude à la présidentielle, le 14 avril s'est mal passé. Mercredi, criant à la fraude et à l'intimidation face aux impressionnantes victoires engrangées par le parti au pouvoir dans nombre des 36 Etats, les 18 principaux partis d'opposition se sont alliés pour réclamer son annulation, ainsi que le report de la présidentielle du week-end. Ils ont exhorté les Nigérians à "manifester de manière non-violente", menaçant de boycotter le scrutin de samedi et réclamant le remplacement de la commission électorale.

Parmi les auteurs de cet appel figurent les deux principaux candidats de l'opposition, le général Muhammadu Buhari, ancien dirigeant de la junte militaire, et le vice-président Atiku Abubakar.

La veille, la Commission électorale avait confirmé qu'Atiku Abubakar, ancien allié d'Obasanjo passé à l'opposition, pourrait bien être candidat. Mis en cause pour corruption, la question de son exclusion ou pas de la présidentielle a donné lieu à un feuilleton politique. Obasanjo et Abubakar sont devenus les pires ennemis depuis que ce dernier s'est opposé l'année dernière à ce que la Constitution soit amendée pour permettre au président sortant de briguer un troisième mandat. Une rébellion qui lui a valu d'être exclu du Parti démocratique du peuple (PDP, au pouvoir).

A Kano, bastion de l'opposition de trois millions d'habitants, après un week-end de violences, la situation s'était calmée lundi soir avec l'annonce de la victoire du candidat de l'opposition pour le poste de gouverneur. Avant de reprendre de plus belle mardi, avec l'attaque par des islamistes radicaux d'un poste de police qui a coûté la vie à 12 policiers et à la femme d'un d'entre eux.

Mercredi, l'armée a donc attaqué le quartier de Kano où s'étaient repliés ces extrémistes après l'assaut de la veille, annonçant avoir tué 25 d'entre eux. Des centaines de soldats étaient déployés dans les rues poussiéreuses de la ville en état de siège, d'où les habitants prenaient la fuite par familles entières, évoquant la présence de nombreux cadavres dans les rues. Selon eux, les assaillants seraient membres d'un groupe extrémiste interdit de type "taliban" qui a fréquemment combattu les forces de sécurité ces dernières années. L'armée a affirmé qu'il s'agissaient de "talibans" tchadiens, le Kano étant proche des frontières tchadienne et nigérienne.

Le Kano est un des 12 Etats nordistes où la charia, la loi islamique, est en vigueur. Des affrontements ont eu lieu au sujet de sa mise en oeuvre, les plus extrémistes, minoritaires, réclamant une application plus stricte. De graves affrontements entre musulmans et chrétiens ainsi que des soulèvement ethniques, notamment dans les régions pétrolières du sud, secouent régulièrement le Nigeria.

source : AP

 
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