L'acteur Michel Serrault est mort à l'âge de 79 ans.
Décès de Michel Serrault Le Premier ministre français François Fillon fait part de sa "tristesse et émotion" après le décès de l'acteur français Michel Serrault à l'âge de 79 ans dimanche.
François Fillon salue dans un communiqué "un acteur de grand talent", "un comédien d'exception qui aura marqué le théâtre et le cinéma français, par la diversité de son immense répertoire".
Rendant hommage à la "vivacité de jeu" et à l'"humour parfois noir" de l'interprète de Zaza Napoli dans "La cage aux folles" ou de Monsieur Arnaud dans le film du même nom, le Premier ministre "présente ses très sincères condoléances à sa famille et à ses proches". Biographie de Michel Serrault, la comédie faite homme Inoubliable Zaza Napoli dans "La Cage aux folles", inquiétant Léon Labbé dans "Les Fantômes du chapelier", pathétique Pierre Arnaud dans "Nelly et M. Arnaud", troublant Jérôme Martinaud dans "Garde à vue", Michel Serrault savait tout jouer. En plus de 50 ans de carrière à l'écran, ce comédien venu du cabaret s'était imposé comme le caméléon du cinéma français, tantôt amuseur ou caustique, désabusé ou déjanté, souvent déroutant, toujours juste.
Né le 24 janvier 1928 à Brunoy (Essonne), le jeune Michel Serrault pense d'abord avoir une vocation de prêtre mais renonce rapidement aux ordres "à cause des voeux de chasteté", comme il l'avouera avec malice à l'âge de 65 ans. Après un passage éclair au Séminaire, il se destine au théâtre.
Refusé au Conservatoire après deux années d'études au centre du spectacle de la rue Blanche, il signe son premier contrat en 1946 pour une tournée en Allemagne au cours de laquelle il joue "Les Fourberies de Scapin". Après son service militaire, qu'il effectue dans l'aviation à Dijon, il bifurque vers le cabaret. C'est ainsi qu'il rencontre en 1952 son compère et ami Jean Poiret, avec lequel il partagera la vedette sur les planches comme devant la caméra.
Michel Serrault fait ses grands débuts au cinéma en 1954 dans "Ah! les belles bacchantes" de Jean Loubignac, puis dans "Les diaboliques" de Henri-Georges Clouzot (1955) et "Assassins et voleurs" de Sacha Guitry (1957). Il continue pourtant à privilégier sa carrière théâtrale, jouant notamment "Monsieur Dodd" (1966), "Opération Lagrelèche" (1967), pièce qu'il écrit et met en scène avec Jean Poiret, et "Gugusse" (1968).
Peu apprécié des grands réalisateurs du moment, il enchaîne à l'écran des dizaines de pochades comme "Les Combinards" (1964) ou encore "Le Fou du labo 4" (1967). Il trouvera le premier rôle à sa mesure dans "Le Viager" de Pierre Tchernia, qui le fera tourner dans trois autres films.
Mais le grand tournant de sa carrière intervient le 1er février 1973, à l'occasion de la création, au théâtre du Palais royal à Paris, de "La cage aux folles". Cette pièce de Jean Poiret, qui va connaître une carrière triomphale avant d'être portée à l'écran, fera de Michel Serrault une véritable star. Pendant plus de cinq ans, il jouera le rôle d'Albin Mougeotte, alias Zaza Napoli, vedette d'une boîte de nuit tenue par son compagnon Renato, sans néanmoins renoncer au cinéma, où il a va peu à peu révéler un nouveau pan de sa personnalité.
Jean-Pierre Mocky, avec lequel il collaborera à dix reprises, lui offre des rôles décalés et grinçants, comme celui de Jérémie, étrangleur de femmes dans "L'Ibis rouge" (1975). Il se montre tout aussi convaincant en banquier véreux dans "L'Argent des autres" de Christian de Chalonge (1978) ou en inconnu du RER dans "Buffet froid" de Bertrand Blier (1979).
S'il tend alors à prendre ses distances avec les rôles comiques de ses débuts, il est vite rattrapé par son personnage d'Albin, qui lui vaut en 1979 le César de l'interprétation masculine pour sa prestation dans "La Cage aux folles", adaptation à l'écran par Edouard Molinaro de la pièce à succès de Poiret.
Le Michel Serrault des années 80 est désormais loin de ce comédien au physique anodin, contraint un temps d'enchaîner les comédies alimentaires. Il peut enfin donner libre cours à son inspiration, imposer sa figure singulière et oser. "Si l'acteur ne bouscule pas la réalité pour aller plus loin dans les émotions ou dans le rire, ce n'est plus un artiste", confiait-il en 2001.
Abonné aux rôles d'exception, il est le privé Beauvoir, alias "l'Oeil", dans "Mortelle randonnée" de Claude Miller (1982), l'inspecteur Stanitand dans "On ne meurt que deux fois" de Jacques Deray (1985) ou encore l'étrange Jérôme Martinaud, notable accusé du viol et du meurtre d'une fillette dans "Garde à vue" (1981). Avec ce deuxième film sous la direction de Claude Miller, il reçoit un nouveau César d'interprétation. Il en obtiendra un troisième en 1995 pour son rôle dans "Nelly et M. Arnaud", la dernière réalisation de Claude Sautet, dans laquelle il donne la réplique à Emmanuelle Béart.
Michel Serrault sait alterner les genres avec bonheur. Il le prouve cette même année 1995 en signant un retour réussi à la comédie dans "Le Bonheur est dans le pré" d'Etienne Chatiliez. Et si Claude Chabrol lui offre un autre rôle de choix dans "Rien ne va plus" (1997), 15 ans après "Les Fantômes du chapelier", la nouvelle génération ne l'oublie pas. Mathieu Kassovitz fait de lui un tueur professionnel dans "Assassin(s)" (1997), tandis que Christian Carion le transforme en vieux paysan bougon se laissant attendrir par Mathilde Seigner dans "Une Hirondelle a fait le printemps" (2001).
"Le divertissement devrait être à la base des films et des pièces", plaidait ce comédien passionné, grand défenseur du rire, qui n'avait pas hésité à faire le clown, à l'invitation des frères Bouglione, pour le centenaire du Cirque d'hiver en 2002. "Je suis contre les gens qui ne veulent pas faire du divertissement. Je suis très content de tous les rôles que j'ai interprétés, et je les assume." AP
Décès de Michel Serrault: Nicolas Sarkozy salue "un monument" aux "immenses talents d'acteur" Le président de la République Française Nicolas Sarkozy fait part de sa "profonde tristesse" après le décès de l'acteur français Michel Serrault à l'âge de 79 ans dimanche.
Nicolas Sarkozy salue en Michel Serrault "un monument du monde du théâtre de boulevard, du cinéma et de la télévision", rendant hommage dans un communiqué à "cet artiste populaire à la filmographie impressionante" qui "a sur marquer chaque Français par ses immenses talents d'acteur, aussi bien comique que dramatique".
Le président de la République adresse par ailleurs ses "plus sincères condoléances" à la famille du grand acteur "ainsi qu'à l'ensemble du monde du spectacle". soure : AP. |