Les rumeurs de mariage avec la chanteuse Carla Bruni et la chute de la côte du Président Sarkozy ont déclenché des critiques selon lesquelles Nicolas Sarkozy néglige la politique et consacre trop d'énergie à la French affaire avec sa fiancée Carla Bruni.

Aux problèmes protocolaires que pose l'absence d'une femme légitime pour le président français s'ajoutent les controverses sur la rapidité d'un éventuel mariage avec la star à l'image et au passé tumultueux, contre les préoccupations quotidiennes des français. Comme le pays est retourné au travail après la pause du Nouvel An, commentateurs et hommes politiques de gauche ont accusé le président de négliger le quotidien et les inquiétudes de l'opinion publique, pour sa romance avec l'ex top modèle chanteuse Carla Bruni. Le couple a passé le week-end en Jordanie, suivi plus que jamais par une grande foule de paparazzi, puis il est retourné en France alors que des articles de journaux prévoyaient leur mariage pour le mois prochain.
Mais d'autres rapports ont évoqué une inquiétante baisse de la côte du président Sarkozy au cours du dernier mois, l'organisme de sondage CSA estimant que seuls 48 pour cent aujourd'hui font confiance au président Sarkozy pour diriger le pays - une chute de sept points depuis décembre.
La critique va jusqu'à parler de la fin de la lune de miel politique de Nicolas Sarkozy - avec de nombreux électeurs gardant le sentiment que leurs inquiétudes sur la hausse du coût de la vie, ne reçoivent pas l'attention voulue.
L'exposition de la vie privée du chef de l'Etat est sans doute reliée à la baisse de sa côte de confiance. Le faste peut faire rêver quelques français, mais il dérange beaucoup d'autres - en particulier ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts », a déclaré le journal L'Alsace.
Selon un éditorial paru dans L'Union, "En dehors de leurs difficultés économiques, un ensemble substantiel de l'opinion clairement se sent mal à l'aise en regardant les dernières manifestations de la vie privée de notre hyper-président, en particulier avec tous les remue-ménage des médias."
Les adversaires du président affirment qu'il est obsédé par l'argent et la célébrité, et l'accusent d'avoir banalisé la politique au profit de sa romance défilant dans les médias. Dans le passé, la presse française considérait la vie privée d'un chef d'Etat hors limites- mais Sarkozy a régulièrement montré qu'il se félicitait de l'attention des médias pour sa relation avec Bruni quand elle a été révélé par les paparazzi à Disneyland. "Le Sarkozysme est un style qui pourrait trop facilement rejoindre le " Starkozysme ", a déclaré le journal Nice-Matin, un cri repris par L'Est Républicain qui a déclaré que « les Français n'ont pas élu Sarkozy pour être une rock star."
Reprenant l'initiative, le président devait tenir deux heures de conférence de presse mardi matin, au cours desquelles toutes les grandes questions de l'heure seront abordées - y compris sa vie amoureuse.
Sarkozy devrait annoncer son intention d'aller de l'avant avec les réformes dans les mois à venir, en mettant l'accent sur le marché du travail, la derèglementation et un plan pour les banlieues pauvres.
le Premier ministre François Fillon, de retour d'un voyage aux Antilles, a mis en garde contre une lecture trop hâtive des derniers sondages d'opinion. "C'est tout relatif. Ce qui compte, c'est la mise en place de réformes à long terme. Nous devons sortir de cette culture de l'immédiateté ... Ce ne sont pas aux sondages de porter un jugement, mais aux électeurs dans les cinq années à venir", a-t-il dit.
Un haut responsable saoudien a souhaité lundi que le président français Nicolas Sarkozy ne vienne pas accompagné de Carla Bruni lors de sa visite officielle en Arabie saoudite par respect pour la culture islamique du pays. Ce diplomate, qui a requis l'anonymat pour s'exprimer sur cette question délicate, a souhaité "pour des raisons religieuses" que la compagne du président français, divorcé depuis deux mois, ne participe pas à sa visite dans le royaume du 13 au 15 janvier. A Paris, l'Elysée n'était pas en mesure de préciser lundi s'il était prévu que l'ancien mannequin devenue chanteuse soit du voyage. Dans l'entourage du président, on indiquait ne pas disposer encore de la composition de la délégation française, qui devrait être connue d'ici la fin de la semaine. Dans le cadre de la stricte interprétation de la loi islamique appliquée en Arabie saoudite, un homme et une femme qui ne sont pas mariés ou n'appartiennent pas à la même famille ne peuvent pas être laissés seuls ensemble et partager la même chambre. Les Occidentaux sont censés se plier à ces règles en public et nombre d'hôtels n'acceptent pas les couples non mariés dans la même chambre. Nicolas Sarkozy, qui a divorcé de son épouse Cécilia en octobre, s'est affiché avec Carla Bruni à plusieurs reprises ces dernières semaines, notamment lors d'un séjour privé en Egypte pendant les vacances de Noël, et le week-end dernier en Jordanie. Déjà lors de son séjour en Egypte, la presse locale avait fait état de critiques de trois parlementaires égyptiens qui avaient dénoncé la visite du président français au motif qu'il avait partagé sa chambre avec Carla Bruni. En Egypte, les couples égyptiens ou musulmans sont priés de présenter une attestation de mariage pour obtenir une chambre d'hôtel dans le pays, mais la règle ne s'applique cependant pas aux couples occidentaux. En Inde, où Nicolas Sarkozy est attendu à la fin du mois, l'éventuelle venue de Carla Bruni mettrait déjà en émoi les services du protocole, à en croire un article publié en "une" la semaine dernière par l'"India Express". "C'est peut-être la première fois que nous sommes confrontés à une telle situation", a confié au journal un responsable du ministère des Affaires extérieures sous couvert de l'anonymat. Selon les sources du journal, Carla Bruni, si elle devait être présente, serait considérée comme une membre de la délégation français mais ne saurait recevoir l'accueil habituellement réservé à l'épouse d'un chef d'Etat. En baisse dans les sondages, Nicolas Sarkozy s'expliquera mardi lors d'une conférence de presse fleuve durant laquelle il a promis de répondre à toutes les questions, y compris celles sur sa relation avec l'ex top-model Carla Bruni qu'il pourrait bientôt épouser. En ce début d'année, si le président français affiche son bonheur et son idylle avec Carla Bruni, sa popularité recule. Il perd 7 points en un mois, à 48%, selon l'institut CSA, alors qu'un autre sondage LH2 le donne en baisse de deux points, conservant toutefois une opinion positive auprès de 54% des Français. C'est dans ce contexte de "trou d'air" que M. Sarkozy devrait défendre son bilan, huit mois après sa conquête de l'Elysée. Face à près de 500 journalistes d'une quarantaine de pays, il devrait, durant deux heures, évoquer notamment la question du pouvoir d'achat, devenue la préoccupation essentielle des Français, les délicates négociations sociales à venir, un éventuel remaniement ministériel et les grandes questions internationales. Mais une question pourrait éclipser les autres: celle sur sa vie privée et les rumeurs d'un mariage -la date du 9 février a été avancée par le Journal du Dimanche- avec Carla Bruni. Le chef de l'Etat, 52 ans, a d'ores et déjà prévenu qu'il évoquerait ses vacances en Egypte avec Carla Bruni, 39 ans, qui ont provoqué une polémique. L'opposition s'interroge en effet sur la générosité de l'ami du président, l'homme d'affaires Vincent Bolloré, qui a prêté à M. Sarkozy son jet privé pour ce déplacement après avoir mis à sa disposition son luxueux yacht pour une croisière à Malte immédiatement après son élection en mai. Selon l'enquête de Libération qui titre sur une "fin de la lune de miel dans les sondages", une grande majorité de Français désavoue désormais la manière dont leur président étale sa vie privée, deux mois après son divorce avec Cécilia. Ils sont 63% à juger qu'il "affiche trop sa vie privée".
"La médiatisation de la vie personnelle du président, touchant à l'image de la fonction présidentielle, heurte visiblement des secteurs traditionnels de soutien de la majorité", a analysé dans la presse le politologue Stéphane Rozès. "Il a le droit d'être heureux comme tout le monde", a répliqué une de ses conseillères, Catherine Pégard. "Il a fait le choix d'assumer tout ça." Au-delà de sa vie privée, le président qui a mené campagne avec le slogan "travailler plus pour gagner plus" déçoit ses compatriotes sur la question de l'amélioration de leur pouvoir d'achat. Ils sont désormais 62% à juger que ses mesures dans ce domaine "ne sont pas suffisantes". Le moral des Français est d'ailleurs en berne. Pour le cinquième mois consécutif, il a poursuivi sa baisse en décembre, atteignant son plus faible niveau depuis mai 2006. "Au moment où les Français font leurs comptes et redoutent les hausses des tarifs, la question du pouvoir d'achat est réactivée. Or, Nicolas Sarkozy est attendu sur ce terrain", estime encore M. Rozès. Mais la marge de manoeuvre du chef de l'Etat est limitée en raison des incertitudes économiques et d'une croissance de moins de 2%. M. Sarkozy a lui-même reconnu que les caisses étaient "vides", tout en affichant sa volonté de poursuivre tambour battant son programme de "rupture". Pour le Parti socialiste, M. Sarkozy dévisse dans les sondages parce qu'il "n'obtient pas" de résultats. Le PS a estimé que le président pourrait être contraint à un plan de rigueur après les élections municipales de mars. Le quotidien Le Monde, dans un éditorial titré "le roi est nu", estime que M. Sarkozy devrait "surtout cesser de faire cavalier seul" car la France ne "s'en sortira pas sans ses partenaires européens". |