La Polynésie élit un nouveau président Gaston Tong Sang |
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26-12-2006 | |
Victime de sa seconde motion de censure en deux ans, Oscar Temaru, président indépendantiste de Polynésie française, après le vote de l'Assemblée ce mardi doit céder son fauteuil de « peretiteni » à Gaston Tong Sang, héritier de Gaston Flosse à la tête du camp autonomiste. Convoqués jeudi dernier pour élire le président du « fenua », le « pays » de Polynésie, les 57 représentants de l'Assemblée de Polynésie française (APF) n'étaient venus qu'à trois, entraînant le report d'une élection qui, cette fois, s'est passé de quorum. Entre-temps, les tractations en coulisses sont allées bon train, l'UPLD, la coalition organisée autour d'Oscar Temaru (26 sièges), pas plus que la plate-forme autonomiste de son adversaire (21 élus) ne pouvant prétendre, seules, détenir la majorité absolue (29 sièges). La clef du vote était détenue par les quatre « îliens » des Marquises et des Tuamotu, qui se sont fait une spécialité de virer de bord entre l'un et l'autre camp depuis 2004. L'élection de Gaston Tong SangAu deuxième tour de scrutin, Gaston Tong Sang a été élu président du pays par 31 voix contre 26 après un premier tour serré lui donnant 27 voix contre 26 à Oscar Temaru. Les quatre élus qui se sont abstenus au premier tour ont donc choisi le camp de la "plate-forme autonomiste". Ambiance solennelle et tendue, ce matin à l'Assemblée, au vu de l'enjeu de l'ordre du jour: l'élection du président du Pays après la motion de censure qui a mis fin au gouvernement Temaru 2. Si le hall extérieur laissait passer les expressions parfois bruyantes des supporters de deux camps, les élus ont fait montre de réserve et de respect du processus en cours, chacun affichant jusqu'au bout sa "sérénité". À noter d'ailleurs que quasiment tous les membres du gouvernement sortant étaient présents, soit dans l'hémicycle, pour ceux qui avaient été élus sur la liste de l'UPLD, soit dans les travées réservées au public. Oscar Temaru: "Parodie de démocratie"C'est concentré qu'Oscar Temaru est monté à la tribune, pour une intervention qui aurait pu durer une heure et demie, mais qu'il a volontairement abrégée, s'exprimant d'ailleurs en majeure partie en tahitien. Soutien à Ségolène RoyalOscar Temaru s'est aussi exprimé en tant que leader du Tavini Huiraatira pour annoncer que "pour la première fois de notre histoire", il appellerait à soutenir un candidat, en l'occurrence Ségolène Royal, aux présidentielles car "il y a encore beaucoup de travail à faire pour la démocratie en France". Se disant "de gauche", il a rappelé les accords de Matignon et de Nouméa, résultat de l'effort des socialistes au profit de la Nouvelle Calédonie, exprimant qu'il y avait "un long chemin à faire avec la France, mais une France plus juste, plus généreuse et plus démocratique". Gaston Tong Sang: "Majorité autonomiste"Le candidat de la "plate-forme autonomiste" a d'emblée voulu répondre aux "habituels donneurs de leçons" et, reprenant l'expression d'"attentat contre la démocratie" pour caractériser la motion de censure, a voulu rappeler que "la démocratie, c'est avant tout le respect du suffrage populaire". Avec cette explication, faisant référence aux votes des 23 mai 2004 et 13 février 2005: "Les représentants, issus des partis autonomistes, portent la majorité absolue des voix des électeurs dans notre assemblée". Priorité à la modification du mode de scrutinNéanmoins, constatant la situation de majorité délicate issue du vote populaire, le maire de Bora Bora est revenu sur "la modification du mode d'élection des représentants, étape préalable d'un retour devant les électeurs", rappelant qu'"Il nous appartient (...) de dégager le consensus nécessaire exigé par le gouvernement central pour que le Parlement soit saisi d'une demande de modification de notre loi électorale". Une "priorité" pour Gaston Tong Sang, priorité qui lui semble "de nature à pacifier les relations difficiles que nous avons connues au sein de notre assemblée" et qui lui apparaît également "être un gage de retour à la confiance des Polynésiens dans leur classe politique". Source : Tahitipresse
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