La troisième édition du Village de l'écologie et des alternatives se tient le week-end du 4 et 5 Novembre au camping de la Pointe Marin, à Sainte-Anne (Martinique).
 Pitons du Carbet de la Martinique Bientôt le Village de l'écologie à Sainte-Anne La Mairie de Sainte-Anne organise cet événement depuis 2003 qui est à la fois un rendez-vous autour du développement durable et solidaire et ses enjeux, un forum interactif d'associations, une plate-forme de concerts, une vitrine de l'agriculture biologique, de la restauration végétarienne et des produits du terroir (resto bo kay). Les objectifs de ce village sont multiples : il s'agit d'informer le public sur les nouvelles expériences menées de part le monde en matière de développement durable, d'encourager le Martiniquais à s’approprier son patrimoine aussi bien naturel que culturel et apprendre à mieux le valoriser, poser les enjeux du développement durable et solidaire en Martinique, dans la Caraïbe, mettre en avant les valeurs, la production naturelle et les pratiques durables du monde agricole, et enfin renforcer les liens avec la Caraïbe et les alter-mondialistes grâce à la participation d'invités des autres îles antillaises (Sainte-Lucie, Guadeloupe, Dominique, Haïti...), de spécialistes et d'associations. La mobilisation des écologistes martiniquais, notamment lors d'une marche pour l'eau, a permis cette année de protéger la Grande-Rivière du nord, dont le projet de captage et d'assèchement a été définitivement condamné. Le développement durable et solidaire en questionCe village de l'écologie et des alternatives positionne la ville de Sainte-Anne à la pointe du développement durable en Martinique au moment où les économistes tirent la sonnette d'alarme sur l'urgence de lutter contre le réchauffement climatique et les effets désastreux des politiques industrielles et environnementales des pays riches, tel que le résume Jeffrey Sachs qui enseigne l'économie et dirige l'Institut de la Terre à l'université de Columbia, dans un article intitulé la vengeance de l'environnement. "Circonstance aggravante, le changement climatique modifie le flux des rivières parce que les glaciers, qui fournissent une énorme provision d'eau pour l'irrigation et les besoins domestiques, reculent de plus en plus vite à cause du réchauffement de la planète. Les neiges des montagnes fondent plus tôt dans la saison, ce qui a pour conséquence la diminution, lors des étés qui s'allongent, du volume d'eau des rivières.
Pour toutes ces raisons, l'Inde et la Chine connaissent de graves crises de l'eau qui vont probablement s'intensifier à l'avenir. L'Amérique aussi court un risque. Les États du Midwest et du sud-ouest ont connu une sécheresse prolongée qui pourrait bien être la conséquence du réchauffement général car ces zones agricoles dépendent de l'eau d'un énorme réservoir souterrain qui est en train de s'épuiser à force d'être trop pompé.
Tout comme les pressions sur les réserves de gaz et de pétrole ont fait monter les tarifs de l'énergie, les pressions environnementales pourraient bien faire augmenter le prix de la nourriture et de l'eau dans de plusieurs parties du monde.
Avec les vagues de chaleur, sécheresses et autres crises climatiques qui ont frappé, cette année, les États-Unis, l'Europe, l'Australie et de multiples régions de la planète, les prix du blé atteignent des sommets jamais atteints depuis des décennies.
Par conséquent, les pressions environnementales arrivent à un paroxysme qui affecte les revenus et les moyens de subsistance dans le monde entier. Avec des populations en augmentation, la croissance économique et le changement climatique, nous allons connaître des sécheresses toujours plus intenses, des ouragans et des typhons.
Le courant El Niño deviendra plus puissant encore, l'eau manquera, des vagues de chaleur se produiront à répétition, des espèces s'éteindront… Les dossiers , jusque-là “secondaires”, de l'environnement et du climat vont devenir les sujets cruciaux et stratégiques du vingt et unième siècle. Pourtant, nos gouvernements ne s'intéressent guère à ces vérités fondamentales .
Les gens qui parlent de famine et de crises environnementales sont considérés comme des “moralistes” aux idées confuses, par opposition aux “réalistes” à la tête froide qui s'occupent de la guerre et de la paix. Cela n'a pas de sens. Les soi-disant réalistes ne comprennent tout simplement pas les sources de tension et les contraintes qui mènent à un nombre croissant de crises à travers le monde.
Les gouvernements devraient tous créer des ministères du développement durable qui se consacreraient à plein temps à la gestion des relations entre changements environnementaux et bien-être humain. Les ministres de l'Agriculture n'arriveront pas à eux seuls à gérer les pénuries d'eau que les agriculteurs devront affronter. Les ministres de la Santé ne seront pas capables d'endiguer l'augmentation des maladies contagieuses provoquées par le réchauffement de la planète.
Les ministres de l'Environnement ne réussiront pas à réguler les pressions subies par les océans et les forêts, ni à gérer les conséquences des événements climatiques extrêmes comme l'ouragan Katrina de l'année dernière ou le récent typhon Saomai, le pire qu'ait connu la Chine depuis des décennies. Il faut inventer un nouveau genre de ministère qui, doté de moyens d'action puissants, serait chargé de coordonner les réponses aux changements climatiques, aux contraintes liées à l'eau et aux autres crises de l'écosystème.
Les gouvernements du monde devraient enfin comprendre que les traités qu'ils ont signés ces dernières années sur le climat, l'environnement et la biodiversité ont autant d'importance pour la sécurité mondiale que toutes les zones de guerres et les points de crises qui monopolisent les Unes de journaux, les budgets et l'attention de l'opinion.
En se concentrant sur les défis à long terme posés par le développement durable, nos gouvernements pourraient plus facilement mettre un terme aux crises actuelles et pourraient parer à bien d'autres à l'avenir. " |