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06-03-2009

Les producteurs de banane de Martinique se rebellent dans la grève générale pour qu'on laisse le fruit stratégique embarqué sur le bateau vers la métropole.

La banane de Martinique ne se laisse pas mener en bateau
Opération molokoy sur l'autoroute

Une opération escargot (ou molokoy du nom de la tortue) paralysait ce matin l'accès à la capitale Fort-de-France. Des camions de banane sur l'autoroute manifestaient l'impatience des planteurs de bananes, regroupés dans BANAMART, devant le pourrissement des régimes de banane qui n'ont pas l'autorisation d'être embarqués sur le port de Fort-de-France pour être acheminés vers le marché européen. Ils protestent pour que la banage soit expédiée en France et manifestent à Fort-de-France.

Le collectif de grève avait autorisé la semaine dernière une partie du chargement (quelques centaines de tonnes) mais le gros de la récolte est "perdue" et bloquée en Martinique. En cette période de fermeture de supermarchés, on trouve partout des ti-nains à 1 € le kilo et des bananes jaunes à 2 € le kilo pour la consommation locale.

Par ailleurs, le port de Fort-de-France est toujours bloqué où près de 7.000 containers de produits importés destinés au marché local, dont des denrées périssables, sont en attente de débarquement, laissés à l'abandon pour cause de grève sur les docks.

En outre, la récolte de canne à sucre est toujours sur pied et le secteur de la canne ( environ 3.500 actifs) se plaint également de l'arrêt de sa production.

Ces jours derniers la FNSEA (syndicat français d'exploitants agricoles) et la Chambre d'Agriculture se sont rapprochés du collectif du 5 Février et de l'OPAM (Organisation Patriotique des Agriculteurs Martiniquais) qui ont porté dès le départ les revendications des agriculteurs dans le cadre de la grève générale.

Aux Antilles, le secteur de la banane est l'un des plus importants en terme d'emplois mais suite au laxisme des pouvoirs publics et la course au profit des planteurs, la culture de la banane a entrainé une contamination au pesticide chlordécone qui a pollué toutes les Antilles et hypothéqué l'utilisation des terres agricoles pour d'autres productions, et des bassins d'aquaculture. Les plantations de bananes étant situées en amont des terres agricoles, le chlordécone a contaminé les cultures de légumes en aval, puis l’eau des rivières et leurs élevages d’écrevisses, les crabes en bord de mer, les bovins, le lait de vache, jusqu’au sang de 90 % des femmes enceintes d'après des anayses de cordons ombilicaux. Seules les bananes - sauf à en déguster la peau - échappent à cette contamination.

Fortement concurrencée par les bananes ACP et américaines (banane dollar), la banane antillaise doit sa survie grâce à la préférence communautaire et le lobbying constant exercé auprès de Bruxelles par les békés bannann (de Reynal, de Lucy de Fossarieu...). Les békés kann s'étant dèjà depuis longtemps reconvertis dans le crédit à la consommation, la grande distribution agro-alimentaire et l'import export, la concession et la location automobile, les pneux, les produits de beauté, de bricolage, de jardinage... Pour ceux-ci, les bananes, simple produit financier, ne servent qu'à diminuer les coûts de cargo afin de remplir dans le sens retour les bateaux. Ainsi ces bateaux ne repartent pas à vide grâce à la banane, après avoir acheminé les produits importés destinés à leurs magasins et vendus à prix d'or sur le marché Antillais.

Tracteurs de la manifestation

Plus d'informations (source : AP)

Fort-de-France s'embrase. Tirs de grenades lacrymogènes, jets de pierre et de bouteille, feux de véhicules et de poubelles, Fort-de-France a été frappée de plein fouet par de violents affrontements une bonne partie de l'après-midi de vendredi.

Des "incidents extrêmement graves", c'est en ces termes que le préfet de la Martinique a qualifié les événements, vendredi soir, en direct sur RFO. Ange Mancini a lancé "un appel solennel à tous ceux qui n'ont rien à faire en ville", les incitant "à rester chez eux".

Ange Mancini a également précisé que, "ce soir, avec la mairie de Fort-de-France, le même système de sécurisation que celui déployé après les deux nuits d'émeute, a été de nouveau mis en place", ajoutant que le centre-ville était "maîtrisé". Des centaines de gendarmes mobiles, casqués et munis de boucliers, occupaient toutes les entrées de la ville vendredi soir, où un calme relatif semblait revenir.

Image
Rocade de Fort-de-France - Croisement des manifestants grévistes


L'explosion de violences, survenue dans l'après-midi, s'est produite, alors que des chefs d'entreprises, des agriculteurs et des représentants du BTP (Bâtiment et Travaux Publics) organisaient une "manifestation pacifique", demandant au préfet de libérer les sites industriels, occupés par les grévistes depuis 30 jours, pour pouvoir "reprendre le travail".

Fort-de France (Rocade)

De leur côté, les grévistes barraient l'accès à Fort-de-France à ce cortège de véhicules, qui s'étirait sur plusieurs kilomètres, les empêchant de pénétrer dans la capitale martiniquaise. Alors que le "collectif des entreprises" avait déjà fait demi-tour, des dizaines de personnes l'ont forcé à s'arrêter sur la rocade, l'axe qui contourne Fort-de-France, au niveau de Trénelle et du quartier populaire de Foyalais.

Des tracteurs et des 4x4 ont alors été attaqués et certains dirigeants d'entreprise ont reçu des coups, selon les premiers éléments officiels. "On a été pris dans une souricière, il y a des gens qui ont été tabassés et leurs voitures saccagées. Les premiers incidents ont éclaté à 13h20 et les gendarmes ne sont arrivés qu'à 14h45!", s'est exclamé Jean-François Hayot, membre de ce "collectif des entreprises".

Emeutes à Fort-de-France

De même, Juvénal Rémir, président du Codema-Modef, l'un des principaux syndicats agricoles, s'est dit "scandalisé": "Les chefs d'entreprises et les salariés qui veulent travailler n'ont pas le droit de manifester! C'est déplorable pour la démocratie, car je tiens à préciser que cette manifestation pacifique n'était absolument pas une provocation".

A la préfecture, où les négociations sur la fonction publique territoriale allaient commencer, le "collectif du 5 février" a, de son côté, décidé de suspendre toutes les discussions en cours après ces incidents.

"La provocation du grand patronat béké, voulant venir à Fort-de-France, a produit les effets qui étaient prévisibles et cela traduit la même arrogance qu'ils expriment dans les négociations", a estimé Philippe Pierre-Charles du syndicat CDMT, tout en se disant prêt à reprendre les négociations dès ce samedi.

Le maire de Fort-de-France, Serge Letchimy, qui se trouvait au coeur des affrontements, a été pris d'un léger malaise à cause des fumées lacrymogènes. Il s'est ensuite montré rassurant sur son état de santé et a demandé "un retour au calme" et à ce que le "collectif, l'Etat, les collectivités et tous ceux qui sont dans les discussions signent un document qui répertorie les points déjà actés, afin que cesse cette violence qui s'installe".

Grenade lacrymogène et incendies (Fort-de-France, 6 mars)

Crédit photo : Meetaw

 
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