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Judo : Interview de Teddy Riner Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
09-09-2010

Le judoka Teddy Riner obtient son 4ème titre de champion du monde des plus de 100kg, dans l'espoir d'un cinquième titre (toutes catégories). Relire son interview à Reuters pleine d'humour, d'il y a quelques jours.

TOKYO (Reuters) - 6/09/2010 - A 21 ans et avec déjà trois titres de champion du monde en poche, le lourd Teddy Riner veut devenir le premier judoka de l'histoire à remporter cinq titres mondiaux.

Dès l'ouverture des championnats du monde, jeudi à Tokyo au Yoyogi Gymnasium, le Guadeloupéen de Levallois veut "prendre le pouvoir en plus de 100 kg avant de gagner aussi, lundi prochain, en toutes catégories".

A ce jour, quatre judokas ont réussi à gagner quatre titres mondiaux: les Japonais Naoya Ogawa, Shozo Fujii et Yasuhiro Yamashita et le Français David Douillet en plus de 95 kg en 1993, 1995 et 1997 ainsi qu'en toutes catégories en 1995.

Reuters: Quel sera votre principal objectif à Tokyo ? Défendre votre titre ?

Teddy Riner: Ce n'est pas le champion du monde qui arrive à Tokyo mais un judoka prêt à la conquête, au combat. Mon premier objectif est d'abord de conquérir un nouveau titre en +100 kg me permettant de rejoindre dans l'histoire quatre judokas prestigieux. Mon second objectif, remporter un autre titre en toutes catégories et devenir ainsi le premier judoka à cinq titres mondiaux. Réussir ce défi au pays du judo est un symbole très excitant à relever. Réussir ce défi au pays de Jigoro Kano, notre maître à tous, serait un honneur.

Reuters: Le portrait en noir et blanc de ce fondateur du judo surplombe tous les tatamis. Que représente-t-il pour un jeune judoka français ?

TR: Notre père spirituel, notre guide. Il nous inspire, nous booste. Tous les jours, je salue son portrait. Parfois, je lui parle, je lui demande conseil.

Reuters: Qu'avez-vous de japonais dans votre judo ?

TR: Ma technique, je pense... Gamin, j'ai beaucoup visualisé de combats, notamment de lourds japonais. Sans m'en rendre compte, je m'en suis imprégné. Maintenant, je pense pratiquer un beau judo, agréable à regarder, propre, à la japonaise. Le reste est de la force et de la puissance, mon côté guadeloupéen, quoi.

Reuters: A Tokyo, vous pèserez 128 kg. Répartis comment ?

TR: Disons 100 à 120 kg de muscles ! Le reste ? De la graisse.

Reuters: Et le cerveau là-dedans ?

TR: Ben moi je le compte dans les 120 kg de muscles. Mais, je tiens secret son poids réel.

Reuters: Quelles différences entre Riner 2009 et Riner 2010 ?

TR: Des tonnes de travail. Après mon titre de 2009, je ne me suis pas endormi, j'ai bossé comme jamais, je me suis mis constamment dans le rouge, unique voie de la réussite en compétition.

Reuters: Résultat ?

TR: Aujourd'hui, je suis mieux préparé encore, ma panoplie technique est plus large, je suis aussi plus précis, j'appréhende moins les combats, je sais mieux comment gérer telle ou telle situation sur ou en dehors du tatami. D'entrée aujourd'hui, je sais où placer ma main, comment démarrer mon combat et comment le gérer de bout en bout. D'entrée, aujourd'hui, je veux prendre le pouvoir. Mentalement, je suis bien plus prêt qu'avant. Cette expérience et cette assurance me procurent en plus énormément de plaisir.

Reuters: C'est vraiment inquiétant pour vos adversaires...

TR: Depuis les Jeux de Pékin en 2008 où je repars avec le bronze au lieu de l'or, j'ai compris que je ne devais absolument rien lâcher. Donc, j'ai travaillé sans relâche, serré les boulons pour ne pas laisser passer le moindre doigt de pied adverse, adopté une nouvelle garde pour être moins surpris et surtout pour surprendre.

Reuters: En fait, vous continuez à grandir ?

TR: Exactement. Ma chance est de prendre énormément de plaisir à grandir, de plaisir à asseoir ma force. Et même si je suis champion du monde, je me méfie de tout le monde. Aujourd'hui, il n'y a plus de petits pays en judo. N'importe quel doigt de pied peut me faire "prendre une boîte".

Reuters: Vous êtes le successeur de David Douillet. Quel point commun pensez-vous avoir avec lui ?

TR: J'espère bientôt quatre titres mondiaux en poche. Après, je ne sais pas trop.

Reuters: Quelle grosse différence entre vous ?

TR: Lui est champion olympique en 1996 et 2000. Pas moi. En attendant, me comparer à lui serait irrespectueux."

 
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