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Histoire : Haïti à genoux un an après le séime Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
13-01-2011

Haïti a commémoré dans la paix et par un instant de silence et de recueillement l'anniversaire du séisme qui l'a frappée il y a un an, le 12 Janvier 2010. Voici son histoire pour nous les Antillais.

Haïti à genous un an après le séisme 

Brève histoire d'Haiti

Voici un peuple qui a foutu une branlée à toutes les principales armées coloniales pour se libérer du joug de l'esclavage (Espagne, Grande-Bretagne, France et son allié les Etats-Unis...).
En 1791, les esclaves d'Haïti (Saint-Domingue) se soulevèrent et se vengèrent cruellement des traitements barbares qui leur étaient infligés par les Français. Faisant alliance avec les conquistadors espagnols occupant l'est de l'île (actuelle République Dominicaine), ils refusèrent la reddition réclamée par les commissaires Sonthonax, Polverel et Ailhaud –, envoyés depuis Paris par l’Assemblée nationale française.

Les espagnols étaient alliés des Britanniques qui tentèrent d'envahir l'île ainsi que la Martinique et la Guadeloupe.
Les Haitiens rompirent alors avec l’Espagne et adhérèrent à la proclamation de liberté des Français qui avaient changé d'avis entretemps, souhaitant rallier les esclaves rebelles pour sauver leur empire antillais.

En 1795, l’armée espagnole fut écrasée. Puis Les Haïtiens en finirent avec les Britanniques avec l'aide des Etats-Unis de John Adams, se méfiant des velleités conquérantes de leur ancienne métropole.
(entre 20 000 et 60 000 morts dans les rangs de l'arméee de sa majesté selon les chroniqueurs de l'époque)

"La colonie de Saint-Domingue, qui était placée sous mon commandement, jouissait d’un grand calme, et d’une culture et d’un commerce florissants », écrivit Toussaint Louverture dans ses Mémoires.

Aux Etats-Unis, Thomas Jefferson remporta les élections en 1800 et se retourna contre les Haïtiens, s'allia avec Napoléon en 1801 pour reconquérir Haïti.
Napoléon arma une imposante flotte pour envahir l’île, placée sous les ordres de son beau-frère le général Victor Emmanuel Leclerc. Environ 20 000 hommes débarquèrent en février 1802 sous les ordres de Leclerc et sous le faux prétexte de rétablir l’autorité française. Une fois leurs positions prises, ils désarmeraient les Noirs et rétabliraient l’esclavage.
Louverture fut déporté en France (Fort de Joux). L'haïtien Dessalines reprit la lutte, vainquit l'armée Napoléonnienne et l’indépendance de la République d'Haïti fut proclamée le 1er janvier 1804 par le Général Dessalines aux Gonaïves.
Sous la menace militaire, d'énormes réparations furent ordonnées par la France pour dédommager les colons de la fin de l'esclavage, qu'Haïti paya jusqu'au dernier sou pour préserver la paix.
Ce pays, autrefois la colonie la plus riche de la terre, est devenu aujourd’hui la nation la plus pauvre d'Amérique.

Les historiens s'accordent à dire que sans les dures réparations infligées à l'Allemagne vaincue après la 1ere Guerre Mondiale, le régime nazi n'aurait peut-être pas eu le terreau de misère et de frustation nécessaire pour fructifier et imposer la vengeange des Allemands lors de la 2nde Guerre Mondiale par la théorie de la race supérieure et son extermination massive, qui s'est retournéee contre ses praticiens, semant la terreur dans le monde jusqu'à l'anéantissement des populations civiles d'Hiroshima et de Nagasaki, jusqu'au Japon...

La grandeur d'Haiti, ce n'est pas seulement la portée de sa lutte pour l'émancipation et ses hauts faits militaires.
Elle réside également dans le fait que cette nation, qui a libéré les Antillais des armées barbares coloniales et imposé durablement le respect, ait accepté le sacrifice de la paix, renonçant à l'orgueil de la haine vengeresse envers les autres.

Une nouvelle épreuve

Abandonné par le reste de l'humanité depuis 1802, et peut-être encore fidèle à ses convictions d'haïtien, Le 12 Janvier 2011 à 16h53 soit un an après le terrible séisme qui a fait sans doute plus de victimes que le tsunami d'Indonésie de 2004 (selon le bilan officiel 316.000 morts et 1,2 millions d'Haïtiens à la rue), un homme d'une trentaine d'années restait à genoux devant le palais présidentiel de Port-au-Prince, entouré par l'immense camp de sinistrés qui s'est installé au coeur de la capitale il y a un an.

"Donnez-moi la force de continuer avec mes trois enfants", implorait l'homme dans sa prière.

Lire aussi : Prière d'Aimé Césaire

 
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