Menu Content/Inhalt
Accueil arrow Recherche
Guadeloupe les détenus écrivent à la presse Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
23-04-2013

Les détenus de la Guadeloupe adressent une lettre collective à la presse.

détenus

POINTE-A-PITRE (France) - Surpopulation, alimentation rebutante, infestation par les rats: 155 des 412 détenus du Centre pénitentiaire de Baie-Mahault (Guadeloupe) dénoncent leurs conditions de vie dans une lettre collective, dont l'AFP a eu copie mardi.

Nous vous demandons de bien vouloir nous aider car nous ne pouvons plus continuer à survivre ainsi dans le pays fondateur des droits de l'Homme en 2013, écrivent les détenus, qui signent de leur nom, prénom et numéro d'écrou ce courrier rendu public par l'Observatoire international des prisons (OIP).

Il est adressé au directeur du Centre pénitentiaire, aux ministères de la Justice et de la Santé mais aussi, entre autres, à la Ligue des droits de l'Homme et à l'ONU. Selon l'OIP, 412 personnes étaient détenues au 1er février pour 266 places théoriques dans cette prison.

Etre enfermé 22 heures par jour, c'est une peine (et) être en surpopulation carcérale est une deuxième peine, estiment ces prisonniers.

Ils souhaitent d'urgence une dératisation du centre pénitentiaire envahi soir après soir par des milliers de rats et souris s'attaquant, selon eux, aux produits achetés à la cantine de la prison mais aussi à leurs vêtements.

Nous vous rappelons que le danger que représentent les rats sur la santé est irrévocable, soulignent-ils en évoquant, sans la nommer, la leptospirose, une maladie potentiellement mortelle transmise par les rats et endémique en Guadeloupe.

Ils affirment être les seuls en outre-mer à avoir plus de place au sol que sur lit, précisant que plus d'un tiers des détenus dorment au sol dans une cellule d'à peine 8 m2 pour trois prisonniers. Les morceaux d'éponge qui nous servent comme lit ou matelas ne sont plus aux normes sanitaires.

S'agissant des repas, les 155 co-signataires indiquent, en préalable, au directeur de l'établissement qu'ils essaient de trouver des mots justes et humbles afin de ne pas vous offenser: même les porcs en porcherie sont mieux traités que nous.

Selon eux, la négligence au niveau sanitaire et hygiène de la cuisine est honteuse (et) la viande est souvent avariée à cause d'une mauvaise conservation en cuisine: la baguette (de pain) est devenue aujourd'hui le caviar des détenus, indiquent-ils à ce sujet.

L'équipe de direction du Centre pénitentiaire de Baie-Mahault ne pouvait être jointe qu'en début d'après-midi (en début de soirée à Paris), a indiqué à l'AFP le secrétariat de cette maison d'arrêt.

Je ne peux pas vous dire que les conditions de détention à Baie-Mahault sont satisfaisantes, je le rappelle régulièrement dans les rapports que j'adresse à Paris, a indiqué à l'AFP la Procureure générale Catherine Champrenault, qui n'était pas en mesure de préciser sur le moment si elle avait été ou non rendue destinataire de ce courrier.

 
< Précédent   Suivant >

Connexion






Mot de passe oublié ?
Pas encore de compte ? Enregistrez-vous