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Grève en Guadeloupe et Martinique : vers l'Etat d'urgence ? Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
08-02-2009

Dans la grève générale qui paralyse la Guadeloupe depuis trois semaines et depuis peu la Martinique, le rôle ambigü joué par l'Etat français dans les négociations bipartites patronat - LKP en Guadeloupe et Collectif du 5 Février en Martinique, risque de retarder encore la fin du conflit social, d'augmenter la tension et les risques de dérapages dans les prochains jours...

Grève en Guadeloupe et Martinique

Grève générale en Guadeloupe le Ministre Yves J'y Go wanted

"Jou nou ké mété a jounou pòkò vwè jou" (poète Sony Rupaire, Guadeloupe)

Le ministre de l'outremer Yves Jégo a quitté sur un coup de théâtre la Guadeloupe en catimini après une nuit de négociations avec les représentants patronaux et le collectif syndical Lyannaj Kont Pwofitasyon. Son départ soudain pour la France a plongé les manifestants dans l'incompréhension et la colère, ceux ci s'attendant à la signature d'un accord sur la baisse des prix et l'augmentation des salaires, dès ce samedi, après trois semaines de mouvements sociaux. Les protagonistes guadeloupéens choqués par cette attitude ont appelé néanmoins les populations au calme et à la dignité pour le moment. 

Selon les observateurs de l'opposition (PS), cet accord demande l'intervention et l'acceptation par l'Etat d'exonérations de charges sociales et patronales (environ 108 millions d'euros) pour les entreprises, la Région étant favorable  elle,   à supporter le coût de cette sortie de crise, contrairement à l'Etat qui semble hésiter. L'accord prévoirait une hausse de 200 € pour les salaires inférieurs à 1,6 fois le SMIC (salaire minimum) et de 3% pour les autres salaires. Une baisse sur le carburant (essence et gazole) fourni par l'oligopole SARA est aussi prévue de l'ordre de 20 centimes, ainsi qu'une baisse des prix sur les produits de première nécessité dans les grandes surfaces (10%), seuil de baisse retenu pour ne pas entraîner le naufrage des petits commerces de proximité. Le reste de la baisse des prix devant concerner les frais des services tels que les banques, le transport, le logement, l'eau, l'electricité...

Grève générale en Martinique : les békés et la grande distribution en ligne de mire

"Manman, lagrèv baré mwen, Misyé Michel pa lé bay deu fran" (chanson traditionnelle, Martinique)

La chanson martiniquaise raconte que les grévistes avaient brulé les habitations des békés mais même après ces violences, le sieur Michel ne voulait toujours pas céder et accorder les précieux deux francs aux ouvriers. Autant dire que les monopoles et l'oligarchie responsables de la situation aux Antilles n'ont aucune raison de céder sur leurs prix, dans un pays soumis aux règles de l'économie de marché (capitaliste). Cependant les produits dits de première nécessité doivent faire l'objet d'un contrôle des prix publics pratiqués, ce qui n'est pas le cas et reste une faillite des pouvoirs publics.  Le collectif du 5 Février initiateur de la grève générale en Martinique a mis en place ce weekend une caravane itinérante obligeant les supermarchés à fermer leur rideau. Le négociations entamées vendredi ont été suspendues unilatéralement par le préfet, prétextant attendre les données de la grande distribution sur l'éventuelle baisse de leurs produits, tablant comme en Guadeloupe sur une réduction de 10 % sur leur marge bénéficiaire (la seule possibilité, à part la baisse de la TVA pour rendre un peu de pouvoir d'achat aux Antillais). Les négociations doivent reprendre lundi. En raison de cet inexplicable report des négociations malgré l'urgence, le collectif a poursuivi la mobilisation durant tout le weekend obligeant les supermarchés (groupes békés Bernard Hayot et Huygues Despointes et groupes Parfaite, Lancry) à fermer, arrêtant les caisses et les obligeant gentiment à la fermeture des rideaux. Pour l'heure les écoles fermeront leurs portes lundi, ainsi que les services publics, le carburant est rationné aux véhicules prioritaires, et des délestages électriques sont annoncés, la Martinique emboîte donc le pas à l'île soeur.

Le MEDEF Martinique a quailifié l'initiative du Collectif du 5 Février de "stratégie regrettable", soulignant ainsi que le droit de travail soit autant légitime que le droit de grève, mais que dire de la statégie du gouvernement ? qui a d'abord misé sur le pourrissement (Yves Jégo a attendu 15 jours avant de se rendre en Guadeloupe), l'hyper-président Sarkozy qui a toujours quelque chose à dire sur tout optant pour un profond mutisme sur la situation en Guadeloupe, et alors que le pouvoir exécutif a toujours été en parfaite collusion avec les monopoles et les puissances d'argent en Martinique (la caste békée décrite par Guy Cabort-Masson dès 1981) pour saigner à blanc les Antillais et accaparer les richesses foncières, comme l'a montré encore récemment un reportage de la télé Canal + "Les Derniers Maîtres de la Martinique". Dernièrement encore, le président français a totalement indemnisé les planteurs de banane après le passage du cyclone Dean. Donc lorsqu'il s'agit de s'engager pour les nantis, Sarkozy retrouve la parole mais lorqu'il s'agit d'apporter un soutien à la signature d'un accord soutenu par la majorité de la population : le préfet de Martinique a brusquement une urgence à traiter le samedi  et reporte les négociations à lundi, et Yves Jégo en Guadeloupe au moment de signer samedi, a subitement le mal du pays et reprend l'avion pour la France. Lâcheté et hypocrisie envers la majorité de la population métisse d'une part et soutien indéfectible à la minorité des bons aryens de l'autre, la France ne changera jamais de stratégie... 

Pli ta, pli tris...

Lorsque la situation deviendra incontrôlable, à trahir pour l'instant l'attente sincère des populations pour une sortie raisonnable de crise, ce même gouvernement se retrouvera bien obligé de décrêter l'état d'urgence aux Antilles et d'assumer la pleine responsabilité de plusieurs siècles de colonisation injuste. 

Guadeloupe : pré-accord sur des augmentations de salaires 


Selon AP : Un pré-accord sur une augmentation de salaires a été trouvé dimanche matin entre le patronat et le comité LKP, organisateur de la grève générale qui paralyse la Guadeloupe depuis près de trois semaines, a-t-on appris auprès du Conseil régional de l'île. Les négociateurs attendaient désormais l'arbitrage de Matignon.

Ce pré-accord prévoit "une augmentation de 200 euros pour les salariés percevant jusqu'à 1,6 fois le Smic, soit environ 45.000 salariés", a expliqué à l'Associated Press Olivier Nicolas, du service communication du Conseil régional. Pour les salaires supérieurs à 1,6 fois le Smic, les augmentations feront l'objet de négociations par entreprises et par branches sur une base de 2,5 à 3%.

Ces mesures représenteraient un coût d'environ 108 millions d'euros pour le patronat, à compenser par des exonérations de charge consenties par l'Etat, a précisé Olivier Nicolas.

"Les négociations ont duré 22 heures et se sont terminées à 9h00 dimanche matin", a-t-il ajouté. "Ce pré-accord est soumis à l'arbitrage de Matignon dont j'imagine qu'on aura le retour vers 17h00 (locales, NDLR), au moment de la reprise des négociations".

Ce pré-accord a été confirmé à l'AP par Jean-Luc Lubin, secrétaire général de l'Union des entreprises MEDEF Guadeloupe, qui a souligné qu'il était "subordonné au feu vert du gouvernement".

Romain Mouton, conseiller du secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo, a, lui, simplement évoqué "des pistes de travail, parmi lesquelles les augmentations de salaires", tout en soulignant que les négociations reprendraient vers 18h00 locales.

Ces négociations quadripartites, rassemblant des représentants de l'Etat, du patronat, du comité LKP (organisateur de la grève) et des collectivités locales, ont débuté jeudi à la préfecture de Basse-Terre pour tenter de trouver une issue à la grève générale qui paralyse l'île depuis près de trois semaines.

Le mouvement a été initié par le LKP ("Liyannaj kont pwofitasyon", Mouvement contre l'exploitation outrancière), un collectif de syndicats, partis et associations qui réclame notamment "un relèvement immédiat et conséquent d'au moins 200 euros des bas salaires, des retraites et des minima sociaux afin de relancer le pouvoir d'achat, de soutenir la consommation des produits guadeloupéens et plus généralement la demande".

Le LKP exige également "le relèvement immédiat du SMIC, des salaires du secteur privé, des traitements de la fonction publique, du minimum vieillesse, des minima sociaux"

 
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