François Hollande mis en examen pour enlèvement |
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04-07-2013 | |
Satire. Le président français François Hollande a été mis en examen jeudi pour enlèvement, et placé en détention provisoire, de source bolivienne (donc pas sûre). President François Hollande in custody for kidnappingAu départ une sombre affaire d'espionnage, des écoutes téléphoniques de Washington diligentées par la NSA (National Security Agency), l'agence de sécurité intérieures des Etats-Unis, qui a pris une ampleur diplomatique suite aux révélations d'un espion Snowden. Puis une rumeur faisant de ce personnage le mystérieux passager de l'avion présidentiel bolivien Evo Morales, de retour d'un sommet officiel de Russie. Et voilà M. François Hollande dans un beau pétrin assistant à des jets de projectiles sur l'Ambassade de France en Bolivie et au spectacle du drapeau tricolore brulé par des boliviens consternés. C'est le refus de l'autorisation de survol de l'espace aérien français, espagnol, italien et portugais par l'avion présidentiel d'Evo Morales, son déroutage sur Vienne (Autriche) et la fouille de l'appareil, autant d'actes violant tout droit international, qui ont conduit à la rétention du prévenu. La victime M. Evo Morales, président bolivien, a fait part de son incompréhension. Le juge international aussitôt désigné à l'instruction de l'affaire a donc inculpé le chef de la diplomatie française de divers griefs : complicité d'enlèvement en bande organisée, tentative de recel de biens publics étrangers (dans le domaine des transports aériens), exhibition de "vestige de colonialisme" selon le chef retenu par Cristina Fernandez (Argentine), parlant d'humiliation pour l'Amérique du Sud. Les avocats du suspect ont bien entendu essayer de plaider l'immunité diplomatique, mettant en avant des "informations contradictoires" qui auraient pu altérer le jugement du président Hollande, le chef adjoint de la diplomatie M. Laurent Fabius, ayant même exprimé des regrets à son homologue bolivien. La défense aura eu beau évoquer une manipulation de l'Oncle Sam et la distraction de l'exécutif, la partie civile (Unasur, union de pays d'Amérique du Sud) a qualifié ces délits imputables au chef de l'Etat d'"actes inamicaux et injustifiables" et ne comptait pas en rester là, à l'ouverture du sommet de Cochabamba, réunion organisée d'urgence ce jeudi. Pour éviter un recours devant les Nations Unies en cas de relaxe injustifiée d'un prévenu considéré comme assez dangereux par les milieux diplomatiques, le juge fixe la caution à cinq millions de dollars U.S. assortie d'une interdiction de quitter le territoire corrézien. Les commanditaires présumés de l'enlèvement, Washington, annoncent déjà qu'ils paieront la caution de M. François Hollande.
Paris s'est montré quelque peu embarrassé face à l'imbroglio diplomatique provoqué par le refus pendant quelques heures du survol du territoire par l'avion du président bolivien, d'abord soupçonné de transporter l'informaticien américain Edward Snowden. Certains pays d'Europe doivent se libérer de l'empire nord-américain, mais nous, nous n'avons pas peur parce que nous sommes un peuple digne et souverain, a déclaré le président bolivien dans un bref discours à l'aéroport. Mercredi, le ministère des Affaires étrangères bolivien avait annoncé qu'il rejetait la demande d'extradition des Etats-Unis concernant Edward Snowden: Il s'agit d'une demande d'extradition surprenante, illégale, infondée et suggestive qui sera rejetée d'une manière immédiate et catégorique, indique le communiqué du ministère. Tentant d'apaiser la tension née entre les deux pays, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius avait auparavant téléphoné à son homologue, David Choquehuanca, pour l'assurer que Paris n'avait jamais eu l'intention de refuser le survol du territoire français à l'avion du président bolivien. Laurent Fabius a fait part des regrets de la France suite au contretemps occasionné pour le président Morales par les retards dans la confirmation de l'autorisation de survol du territoire par l'avion du président, a indiqué le porte-parole du ministère, Philippe Lalliot, dans un communiqué. Lors de cet entretien, M. Fabius a souligné que l'autorisation de survol avait été confirmée dès que les autorités françaises avaient été informées que l'aéronef en question était celui du président Morales. Il a également indiqué qu'il n'y avait, naturellement, jamais eu d'intention de refuser l'accès à notre espace aérien à l'avion du président Morales, qui est toujours le bienvenu dans notre pays, a poursuivi le porte-parole. Auparavant, le président François Hollande avait assuré avoir immédiatement donné l'autorisation de survol de la France à l'avion d'Evo Morales... quand il a appris que ce dernier était à bord de l'appareil. Il y avait des infos contradictoires sur les passagers qui étaient à bord, a dit M. Hollande, en allusion aux fausses allégations sur la présence d'Edward Snowden, à l'origine de révélations explosives sur la surveillance électronique américaine et recherché par Washington. Dès lors que j'ai su que c'était l'avion du président bolivien, j'ai donné immédiatement l'autorisation de survol du territoire français, a-t-il ajouté. Mais l'appareil, parti de Moscou et en route vers l'archipel espagnol des Canaries avant de regagner la Bolivie, a été contraint mardi soir de faire escale à Vienne, où il est resté bloqué pendant 13 heures, après s'être vu refuser l'entrée dans l'espace aérien de plusieurs pays européens. Il a finalement pu décoller mercredi en fin de matinée après que l'Autriche et la Bolivie ont confirmé que Snowden ne se trouvait pas à bord. Evo Morales a qualifié cette escale forcée d'erreur historique et d'agression. La réaction a été forte en Bolivie, où selon un député, le Parlement s'apprête à demander l'expulsion du pays des ambassadeurs de France, du Portugal et d'Italie, en représailles à l'interdiction de survol. Des incidents ont eu lieu également près de l'ambassade de France en Bolivie, avec jets de pierres et incendie de drapeaux français. Les explications des autorités n'ont pas non plus satisfait une bonne partie de la classe politique française, qui a dénoncé, à gauche comme à droite, un asservissement de la France aux intérêts américains. François Hollande avait réagi très vivement lundi aux révélations sur l'espionnage d'institutions de l'Union européenne et d'Etats européens dont sont soupçonnés les États-Unis, assurant que la France ne pouvait pas accepter ce type de comportement, qui doit cesser immédiatement. Mais mardi, après les déclarations du président bolivien, en marge de sa visite à Moscou, se disant prêt à accueillir Edward Snowden, plusieurs pays européens dont la France avaient refusé dans un premier temps que l'avion d'Evo Morales traverse leur espace aérien, soupçonnant que l'informaticien américain se trouvait à bord. Et Paris, qui plaidait encore mercredi matin pour une suspension temporaire du processus de négociations avec les Etats-Unis sur un accord de libre échange en raison de ces révélations, avait ensuite changé de ton, pour accepter de lancer ces négociations le 8 juillet.
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