Aux Antilles, la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélémy devraient faire partie d'un sanctuaire protégeant l'environnement d'espèces de mammifères marins en Caraïbe.
En 2009, la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélémy devraient faire partie d'un sanctuaire des mammifères marins en Caraïbe. Ce projet, qui s'inspire des sanctuaires déjà établis en Polynésie et en Méditerranée, a été présenté cette semaine en Martinique par le comité de pilotage aux principaux acteurs antillais de la région, connue pour être une zone de reproduction des cétacés.
"L'objectif est de constituer un espace marin dans lequel il y aurait une gestion concertée avec tous les acteurs du milieu de la mer. Il vise à assurer la conservation des habitats et des espèces de cétacés présents dans cette zone, dont plusieurs espèces de baleines (baleine à bosse, cachalot, rorquals) et de petits cétacés (globicéphale, grand dauphin, dauphin tacheté), pas moins d'une trentaine d'espèces vivent dans la mer des Caraïbes", explique Louis Rodo, le chef de mission à la direction de l'Environnement en Martinique.
Franck Mazenas, son homologue en Guadeloupe, estime que ce projet n'entend pas s'arrêter aux seules eaux françaises. "Les Antilles néerlandaises, d'autres zones comme Montserrat, les Iles Vierges souhaitent nous rejoindre dans notre démarche. L'intérêt est d'augmenter la zone au fur et à mesure, pour que le sanctuaire ne soit pas uniquement dans les eaux territoriales françaises. Il est vrai que les mammifères marins ne connaissent pas de frontières".
Le sanctuaire serait une zone phare pour des activités éco-touristiques, selon Jean-Louis Vernier, le directeur régional de la direction de l'Environnement. "Il est vrai que certains pays sont réticents à interdire toute chasse à la baleine", avoue-t-il.
"J'espère un sanctuaire beaucoup plus large avec d'autres îles. On peut déjà montrer qu'il est plus intéressant économiquement pour un pays de développer une activité de 'whale watching' (observation des baleines), plutôt que de tuer une baleine pour ensuite faire un usage en produits cosmétiques et autres. Il faudra tout même encadrer ces activités d'observations de baleines", prévient M. vernier.
Ce projet de mise en place du sanctuaire intervient au moment d'une menace de reprise de la chasse à la baleine. Lors de la réunion annuelle de la Commission baleinière internationale (CBI) qui s'est tenue en juin dernier à Saint-Kitts et Nevis, une résolution visant à soutenir la reprise de la pêche à la baleine à des fins commerciale a été adoptée. C'est lors de cette réunion que la France a proposé de créer un tel sanctuaire dans ses eaux antillaises.
Depuis les années 90, le Japon cherche à lever le moratoire sur la chasse à la baleine à des fins commerciales. Certains pays de la zone Caraïbes sont accusés de monnayer leur vote à la CBI, six d'entre eux ayant rejoint le Japon dans sa quête. La prochaine réunion de la CBI doit se tenir à Anchorage, en Alaska, du 28 au 31 mai prochains. source : AP. |