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Economie Martiniquaise en reconstruction Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
18-08-2007

L'économie martiniquaise, durement touchée par le passage du cyclone en Martinique, est en reconstruction, une victime supplémentaire est déplorée, tandis que l'ouragan Dean continue vers la Jamaïque et Haïti. 

Economie Martiniquaise
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Au lendemain du passage de l'ouragan Dean, la population martiniquaise avait le sentiment samedi d'avoir vécu un véritable cauchemar. La végétation est là pour témoigner de l'intensité du phénomène. Sur l'ensemble de l'île, le constat est le même: des arbres, des poteaux électriques et des débris en tout genre jonchent les chaussées, sans parler des ravages causés dans les bananeraies et les plantations de canne à sucre, ressources majeures.

Si le bilan définitif des dégâts n'est pas encore établi, de nombreuses habitations se retrouvent aujourd'hui sans toiture ou sont éventrées. Le bilan humain pourrait être de deux morts et six blessés. Outre la crise cardiaque d'un nonagénaire, une femme a été retrouvée morte à son domicile de Fort-de-France par ses proches. Elle aurait apparemment fait une chute et se serait noyée, mais une autopsie devra déterminer les circonstances exactes du décès.

A première vue, c'est le monde agricole déjà en grande difficulté qui fait les frais du passage de Dean. Tous les bananiers sont aujourd'hui au sol. C'est un vrai coup dur pour ce secteur déjà en crise avec le problème du chloredécone et de l'invasion de la banane-dollars sur le marché européen.

Pour le président de la Chambre d'agriculture de la Martinique, Louis-Daniel Berthome, l'agriculture martiniquaise est quasiment réduite à néant: "La banane est sinistrée à 100%. Il n'y a plus aucun bananier debout. Les installations et les hangars à bananes ont été emportés par les vents. Les agriculteurs son découragés, ils ne savent plus à quel saint se vouer. Nous voyons difficilement comment nous allons repartir. Nous souhaitons que le préfet déclenche très rapidement la procédure de catastrophe agricole", a poursuivi M. Berthome.

Le réseau électrique a lui aussi été durement été éprouvé puisque jusqu'à 110.000 abonnés d'EDF sont restés dans le noir. Depuis, 60.000 d'entre eux ont retrouvé du courant. Le courant est déjà quasiment rétabli sur le centre (FDF, Lamentin).  Par ailleurs, seul 50% du réseau de téléphonie mobile est de nouveau opérationnel. Selon certaines estimations, il faudrait entre 150 et 200 millions d'euros pour retour à la normal au niveau de certaines infrastructures.

Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Christian Estrosi, arrivé samedi matin à l'aéroport Martinique-Aimé Césaire, s'est rendu au PC opérationnel du Fort de Desaix sur les hauteurs de Fort-de-France. Après avoir rencontré les représentants des services de l'Etat, il a survolé l'île en hélicoptère pour se rendre compte de l'étendue des dégâts. M. Estrosi doit ensuite rencontrer des sinistrés à Texaco, un quartier populaire de Fort-de-France, avant de s'entretenir avec des socio-professionnels et des élus locaux. Il doit s'envoler en fin de journée pour la Guadeloupe.

Message de sympathie de Sarkozy

Le président français Nicolas Sarkozy a adressé samedi un message exprimant sa "profonde sympathie" et son "soutien personnel" aux Martiniquais et aux Guadeloupéens au lendemain du passage de l'ouragan Dean qui a fait un mort et causé d'importants dégâts, notamment aux productions de banane et de canne à sucre.

"L'Etat sera présent à vos côtés car la France de métropole et la France d'outre-mer constituent une unité indivisible", écrit le chef de l'Etat en ajoutant: "La solidarité nationale s'exercera donc pleinement à votre égard".

Face aux dégâts matériels "considérables", M. Sarkozy note que "même si les grandes infrastructures ne semblent pas avoir été trop endommagées, un certain nombre d'habitations ont subi des avaries. Par ailleurs, beaucoup d'exploitations agricoles ont été ravagées, notamment les plantations de bananes".

Soulignant le nombre peu élevé de victimes humaines, Nicolas Sarkozy a tenu à "saluer l'efficacité de la gestion de l'alerte par les autorités locales et le sens civique des Martiniquais et des Guadeloupéens qui ont fait preuve d'un grand sang-froid, sans lequel le nombre des blessés aurait pu être plus important".

Dean se renforce et passe en classe 4 vers la Jamaïque et Haïti

L'ouragan Dean s'est renforcé en tempête de catégorie 4 (niveau 4 sur 5) alors qu'il se dirigeait vers la Jamaïque après avoir balayé vendredi la Martinique et l'île de Sainte-Lucie, faisant cinq morts et des dégâts matériels, et privant des dizaines personnes d'abris.

Le premier ouragan de la saison des cyclones atlantiques a gagné en puissance et a été reclassé en catégorie 4 vendredi soir après avoir traversé les eaux chaudes de la mer des Caraïbes. Il devrait se transformer en un monstre tourbillonnant avec des vents à 240km/h avant de frapper la côte sud de Haïti samedi, où les autorités ont émis une alerte et ordonné aux pêcheurs de ne pas sortir leurs bateaux avant la fin du week-end.

La tempête devrait ensuite atteindre la Jamaïque dimanche, puis la péninsule mexicaine du Yucatan avant de traverser le Golfe du Mexique mercredi prochain où se trouvent 4.000 plateformes pétrolières et gazières.

A 3h00 GMT, Dean était centré à environ 1.210 kilomètres au sud-est de Kingston en Jamaïque et progressait vers l'ouest à la vitesse de 30km/h. Les vents les plus forts atteignaient 230km/h.

Un homme de 90 ans est mort en Martinique d'une crise cardiaque pendant la tempête, et deux hommes se sont noyés dans deux différents cours d'eau à Sainte-Lucie, selon les autorités.

Sur l'île Dominique, une femme et son fils de sept ans sont morts dans un glissement de terrain qui a frappé la maison dans laquelle ils dormaient, selon les autorités de ce minuscule Etat insulaire.

En Martinique, le cyclone a occasionné des dégâts "considérables" aux cultures agricoles, selon le secrétaire d'Etat français Christian Estrosi. Près de 100% des cultures de banane et près de 70% de celles de canne à sucre ont été détruites.

Le réseau électrique a également été très endommagé. "Sur les 180.000 de la Martinique, on a 60.000 clients qui sont alimentés, c'est à dire seulement un tiers", a déclaré le directeur d'EDF Martinique, André Kiener, qui a évoqué un réseau "en très mauvais état". "Les réparations, vu l'ampleur des dégâts, vont s'étaler sur plusieurs jours, voire sur plus d'une semaine dans certains cas", a-t-il prévenu.

 
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