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Barack Obama sur les marches glissantes du Capitole Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
20-01-2009

Barack Obama va prêter serment aujourd'hui lors de son investiture à la 44ème présidence des Etats-Unis, à Washington, sur les marches glissantes du Capitole...

Barack Obama
Barack Obama

WASHINGTON (AFP) - Barack Obama deviendra mardi à 13h (17H00 GMT) le premier président noir des Etats-Unis devant des centaines de milliers d'admirateurs venus participer à ce jour historique, avant de devoir affronter très vite la réalité du pouvoir dans une période de crise.
Cette journée marquera l'aboutissement du parcours exceptionnel de Barack Obama vers la Maison Blanche, entamé en février 2007 dans l'Illinois (nord), lorsque le jeune sénateur quasi-inconnu du grand public avait annoncé sa candidature à la présidentielle.
Avant 08H00 (12H00 GMT), le Mall, la grande esplanade de trois kilomètres de long au pied du Capitole, était déjà noire de monde sur plus de 600 mètres.
Jusqu'ici, tout se "déroule parfaitement", sans incidents notables, a indiqué un porte-parole de la police, alors qu'une foule record de 2 millions de personnes est attendue au coeur de la capitale.

La cérémonie d'investiture ne commencera qu'à 11H00 (15H00 GMT), mais les cafés, les supermarchés, étaient ouverts dès 04H00, remplis d'Américains et de touristes prenant des forces avant d'aller braver le vent glacial qui souffle dans les rues. Les températures étaient de -6° dans la nuit et ne devraient pas monter au-dessus de zéro.
C'est à 13h (17H00 GMT) que devant le Capitole, siège du Congrès, Barack Obama prêtera serment une main sur la bible d'Abraham Lincoln, son modèle en politique.
Il prononcera ces mots: "Je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des Etats-Unis, et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des Etats-Unis". Et, succédant aux deux mandats (2001-2009) de George W. Bush, il deviendra le 44e président des Etats-Unis.

Obama

Prenant les rênes d'un pays aux prises avec deux guerres en Irak et en Afghanistan, et à une crise économique majeure, il prononcera ensuite un discours d'investiture que les observateurs attendent bref mais marquant, à la hauteur de ses talents d'orateur.
Le nouveau président des Etats-Unis participera ensuite avec sa femme Michelle et ses deux fillettes, Malia et Sasha, au déjeuner d'investiture, avec près de 200 invités. Au menu: ragoût de crustacés et faisan farci.
A 14H30 (19H30 GMT) se tiendra un moment très attendu des cérémonies: le défilé accompagnant, au son des fanfares de tout le pays, Barack Obama à sa nouvelle résidence, un parcours long de 2,7 km entre le Capitole et la Maison Blanche.
La fin de journée se terminera sur quelques pas de danse: Barack Obama participera aux dix bals officiels sur les centaines qui sont prévus dans la capitale avec comme invitée spéciale la star du R'n'B Beyoncé Knowles.
Parmi les milliers de personnes emmitouflées et portant des bonnets, des badges ou des écharpes à l'effigie d'Obama massés face au Capitole, Mary Lloyd est venue du Maryland voisin avec sa mère et ses trois filles.
"Je pense que c'est l'Histoire qui est en train de se faire. On veut juste être là pour faire la fête", dit-elle.
Un groupe de jeunes a tout prévu: des cartons pour s'asseoir et s'isoler du sol gelé, un réchaud, des oeufs, du bacon pour le petit déjeuner. "Il faut bien, on sait qu'on va attendre plusieurs heures dans le froid", explique Reinoit Vantuyll, un Suisse de 26 ans, à Washington pour raisons professionnelles.

Des réservistes de la Garde nationale ont déjà pris position pour la plus grande opération de sécurité jamais mise en place pour une telle occasion, mobilisant 12.500 militaires et des milliers de policiers.
L'armée survolera la ville, sillonnera le Potomac, se tiendra prête à tirer des missiles sol-air et parera au risque d'attentat chimique ou biologique.
L'investiture de Barack Obama devrait être suivie aux quatre coins du monde.
A quelques heures de la prestation de serment à Washington, la presse du monde entier titrait sur "le rêve américain" incarné par le jeune président démocrate, soutenu par la plupart des gouvernements étrangers et l'opinion publique. Mais s'interrogeait aussi sur ses chances de succès, tant les difficultés à venir sont grandes.
A la veille de son investiture, Barack Obama a lancé lundi un appel à l'unité au peuple américain. "Demain, nous nous rassemblerons et ne ferons qu'un, sur l'esplanade où le rêve de (Martin Luther) King continue de résonner. Par cela même, nous reconnaissons qu'ici en Amérique, nos destins sont inextricablement mêlés".

Obama: le monde entre engouement et scepticisme 


La multiplication des crises dans le monde a quelque peu douché l'enthousiasme de la communauté internationale à l'idée que Barack Obama accède à la Maison Blanche. Car il est difficile de dire quelle sera la marge de manoeuvre du nouveau président des Etats-Unis.

Les dossiers s'accumulent en effet sur son bureau, de la récession qui s'aggrave au conflit du Proche-Orient qui s'enlise, en passant par la difficile fermeture de Guantanamo, l'Iran, la Corée du Nord, l'Afghanistan, et le monde s'impatiente. Au point que beaucoup s'interrogent déjà sur le véritable changement à attendre d'Obama.

"Il y a encore deux mois, il apparaissait comme un croisement entre Superman et Merlin l'enchanteur", observe Massimo Gramellini, éditorialiste du quotidien italien "La Stampa". "Maintenant, il avoue lui-même qu'il ne pourra tenir toutes ses promesses. Et, qui sait? Peut-être quelqu'un réclamera-t-il sa destitution d'ici la fin de la semaine prochaine."

"L'idéalisme a reculé", reconnaît Samuel Solvit, qui dirige en France un réseau de soutien à Obama. "Tout le monde rêvait un peu. Les gens sont aujourd'hui plus réalistes."

Les musulmans veulent ainsi savoir pourquoi le futur président américain ne s'est pas joint au concert de protestations internationales contre l'offensive israélienne dans la Bande de Gaza. Des affiches à son effigie ont du reste été brûlées la semaine dernière à Téhéran.

"Quand il prendra ses fonctions, des centaines ou des milliers de personnes supplémentaires auront été tuées à Gaza et il sera trop tard pour qu'il agisse", avertit Adel Faouzi, un haut fonctionnaire égyptien.

En parallèle, Obama doit faire face à une crise économique mondiale qui ne lui laisse que peu de marge de manoeuvre. Partout dans le monde, dirigeants et opinions attendent de voir ce qu'il fera pour calmer les marchés et rétablir la confiance. Le Premier ministre britannique Gordon Brown et la chancelière allemande Angela Merkel se disent pourtant confiants dans sa capacité de travailler avec l'Europe et la Chine pour bâtir une économie mondiale plus solide.

"Il a une grande vision de la manière dont l'Amérique peut contribuer à la prospérité du monde sur le long terme", a constaté M. Brown. "Nous avons de bonnes chances de trouver une solution", a renchéri Mme Merkel.

Reste que, comme le note Reginald Dale, du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington, l'attente est trop forte vis-à-vis d'Obama, ce qui signifie qu'il finira immanquablement par décevoir. "Les Etats-Unis ne peuvent pas résoudre tous les problèmes du monde. Ils n'en ont ni les moyens financiers ni les moyens militaires", explique-t-il dans un entretien à l'Associated Press. De plus, "le président est encadré par le Congrès et la Constitution, les pères fondateurs ayant veillé à ce que nul ne puisse se comporter en monarque."

Bien que des dizaines de pays en développement dépendent de l'aide des Etats-Unis, l'administration Obama pourrait revoir cette assistance à la baisse au moment où un nombre croissant d'Américains perdent leur emploi et leur logement. Même son projet de fermeture de la prison militaire de Guantanamo, à Cuba, dès le début de son mandat, se révèle plus compliqué que prévu. Il pourrait finalement prendre un an pour se réaliser, selon les experts.

"Un grand nombre de questions pratiques se posent", relève Reginald Dale. "Que se passera-t-il si on capture Ben Laden? Où le mettra-t-on? Ces questions sont parfois prises à tort à l'étranger comme le symbole de ce qui ne va pas en Amérique."

Spécialiste de ce dossier, le président vénézuélien Hugo Chavez a assuré ne pas vouloir dire au nouveau chef de la Maison Blanche "ce qu'il doit faire". Il n'a toutefois pu s'empêcher de lui conseiller de ne pas attendre 16 mois pour retirer les troupes américaines d'Irak. Ce qui, a-t-il fait valoir, permettrait à Washington d'économiser de précieux milliards de dollars. AP

Festivités d'investiture: un coût record, malgré la crise 

Le chômage augmente, la Bourse de New York baisse, mais ça n'empêche pas de faire une méga-fiesta. Le coût des festivités organisées pour l'investiture de Barack Obama devrait battre des records, certaines estimations montant jusqu'à 150 millions de dollars (115 millions d'euros).

Le comité d'investiture de M. Obama a collecté plus de 41 millions de dollars pour financer un voyage du président-élu en train spécial entre Philadelphie et Washington, un concert avec Beyoncé, U2 et Bruce Springsteen ou encore les dix bals officiels d'investiture. En ajoutant les coûts de la sécurité et des transports, financés par le contribuable, on arrive à une facture sans précédent pour une investiture aux Etats-Unis.

En 2005, les représentants démocrates Anthony Weiner, de New York, et Jim McDermott, de l'Etat de Washington, avaient demandé à George W. Bush de mettre la pédale douce sur ses dépenses d'investiture en organisant une fête plus sobre.

En 1945, Franklin Roosevelt avait prêté serment à la Maison Blanche, et non devant le Capitole, "prononçant un discours bref et servant aux invités une salade au poulet froide et un simple quatre-quarts", avaient écrit les deux élus dans une lettre. En pleine Première Guerre mondiale, Woodrow Wilson n'avait organisé aucune fête durant son investiture de 1917, "estimant que de telles festivités seraient indignes", ajoutait la missive.

Pour les deux parlementaires démocrates, des célébrations excessives étaient inappropriées alors que le pays était en guerre. Quatre ans après, les soldats américains sont toujours engagés en Irak et en Afghanistan, le chômage est en forte hausse et l'économie en récession.

Le comité d'investiture dit avoir conscience de la situation, mais ne craint pas que les festivités soient jugées excessives par les Américains. "Ce n'est probablement pas comme ça que le pays va voir les choses", explique sa porte-parole Linda Douglass. "Ce n'est pas la célébration d'une élection, c'est la célébration de nos valeurs communes."

Selon Mme Douglass, le comité a cherché à limiter les coûts en choisissant la même décoration pour les dix bals, en renonçant à des ornements floraux et en négociant le prix de la nourriture servie.

Les festivités ont commencé samedi par un discours de M. Obama à bord d'un train historique à Philadelphie. Dimanche, un concert en l'honneur du nouveau président a réuni au pied du Lincoln Memorial à Washington Beyoncé, Bruce Springsteen, Sheryl Crow, Stevie Wonder et d'autres stars. La chaîne HBO a payé 2,5 millions de dollars (1,9 million d'euros) les droits exclusifs de retransmission.

Lundi, le comité d'investiture parrainait une journée nationale de service, trois "dîners bipartisans" et un concert en l'honneur des familles de militaires avec Miley Cyrus et les Jonas Brothers, artistes très populaires chez les jeunes. Disney Channel devait retransmettre le spectacle dans le cadre d'un accord de 2 millions de dollars (1,5 million d'euros) qui donne également à la chaîne ABC la couverture exclusive d'un des bals d'investiture.

Ces droits télé ont remboursé un tiers des 15 millions de dollars (11,5 millions d'euros) dépensés au titre des frais de production pour les manifestations télévisées, souligne Mme Douglas.

La sécurité et les transports sont financés avec l'argent du contribuable. Alors que des millions de visiteurs sont attendus à Washington pour les cérémonies d'investiture, M. Bush a décrété un état d'urgence qui permettra à la ville-capitale de se faire rembourser certains frais liés à l'événement.

Le comité d'investiture a également financé l'installation de dix écrans géants sur l'esplanade du Mall National, passé contrat avec des sociétés de nettoyage et de recyclage, et loué des milliers de toilettes mobiles.

M. Obama a promis la transparence dans les fonds collectés pour l'investiture. Il a révélé les noms des donateurs avant même les festivités, alors que la loi ne l'y obligeait pas. De nombreux collecteurs de fonds du comité sont bien connus dans les milieux démocrates. Les plus importants ont levé au moins 300.000 dollars (228.000 euros). Parmi eux, figurent deux fidèles soutiens d'Obama: Louis Susman, qui vient de quitter la vice-présidence du géant bancaire Citigroup pour prendre sa retraite, la riche héritière des hôtels Hyatt, Penny Pritzker.

En décembre, le comité avait dévoilé les noms de nombreux donateurs, parmi lesquels des célébrités d'Hollywood comme Robert Zemeckis, Sharon Stone et Jamie Foxx, qui ont versé chacun 50.000 dollars (38.000 euros). Barack Obama a interdit les dons d'investiture provenant d'entreprises, lobbyistes, comités d'action politique et syndicats, et limité à 50.000 dollars les contributions individuelles.

Pour aider à couvrir les frais des réjouissances, les places dans les tribunes le long du parcours de la parade ont été mises en vente 25 dollars (19 euros) chacune. Et le comité d'investiture a fait flèche de tout bois en commercialisant 500 dollars (380 euros) pièce des posters d'Obama créés par l'artiste Shepard Fairey, un CD/DVD de chansons inspirées par les discours du nouveau président pour 30 dollars (23 euros) ou encore un sac fourre-tout signé Diane Von Furstenberg pour 70 dollars (53 euros). AP

 
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